Thèmes

air amis amour animal animaux art article artiste background belle blog bonne

Rubriques

>> Toutes les rubriques <<
· DIAPORAMA-PPS (817)
· ARTS ORIGINAL (1498)
· ARTISTES PEINTRES-DESSINATEURS (1156)
· PHOTOGRAPHES CONFIRMES (1388)
· ANIMAUX DIVERS (1161)
· MON AMI CLAUDE-VIDEOS-BLOGUES (1987)
· CHANSON-UNE CHANSON UNE HISTOIRE (923)
· MON AMIE MONIQUE D.-VIDEOS-BLOGS (1795)
· HUMOUR SEXY-BLAGUES (299)
· PARIS LIEUX ET MONUMENTS (1025)

Rechercher
Derniers commentaires

superbe
Par Anonyme, le 13.11.2025

je viens d'y passé pour un cancer de la pros.... 5 séances de 30' au lieu de 30 séances de 10', avantage, pas
Par Anonyme, le 12.11.2025

bravo madame enfin libre !! http://photoco smos.centerblo g.net
Par photocosmos, le 09.11.2025

bonne pioche ! http://photoco smos.centerblo g.net
Par photocosmos, le 09.11.2025

ce serai bien dommage encore la culture qui disparait ,faut voir le ministere de la culture rachida dati.... h
Par photocosmos, le 09.11.2025

Voir plus

Articles les plus lus

· RETROUVEZ VOTRE PHOTO D'ECOLE
· PERE NOEL ET L'HUMOUR
· LES PLUS BEAUX VILLAGES D'ITALIE
· UNE CHANSON COQUINE
· humour sexy

· BERNARD BUFFET PEINTRE FRANCAIS-1
· DESSINS COQUINS SEXY HUMOUR
· POEME DE JACQUES CHARPENTREAU
· COLLECTION VETEMENTS POUR CHATS
· Nadine Morano filmée en plein ébat sexuel
· NAZARE AU PORTUGAL
· HUMOUR HI HI LES 10 COMMANDEMENTS CORSES
· TAJ MAHAL HISTOIRE
· alison botha miraculée !
· LES PLUS BEAUX YEUX DU MONDE-1

Voir plus 

Blogs et sites préférés

· photolavie


Statistiques

Date de création : 20.01.2011
Dernière mise à jour : 12.11.2025
49322 articles


MAGES-SORCELLERIES-FAIT DIVERS

La magie entre les murs

Publié le 08/11/2024 à 17:20 par photocosmos
La magie entre les murs : à l’école des sorciers, ombrunes et autres daemons
image
Dernier opus de la saga (vendue à 450 millions de lecteurs), ‘Harry Potter et l'enfant maudit’ est issu d'une pièce de théâtre.MANJUNATH KIRAN / AFP"
 

est publié dans le cadre de la Fête de la Science 2017 dont The Conversation France est partenaire. Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.


Notre monde si technocentré a-t-il furieusement, inlassablement, besoin de magie ? Force est de constater que la magie entendue ici au sens large de fantasy, de surnaturel, du règne de l’occulte, ne connaît pas la crise. Partout, en tous lieux, elle croît et embellit, se faisant même envahissante et omnivore, vampirisant cinéma, littérature de jeunesse et produits dérivés.

Le réalisme magique, qu’on croyait solidement installé en Amérique latine, avec les romans des Mexicains Carlos Fuentes, Juan Rulfo, le Colombien Gabriel Garcia Marquez, l’Argentin Julio Cortazar, ou en Inde, a même migré jusqu’aux rivages de New York, par exemple à la lecture de l’avant-dernier opus de Salman Rushdie, Deux ans, huit mois et vingt-huit nuits.

Or, depuis plusieurs années, ce monde extraordinaire a élu domicile au sein de l’enceinte du college et/ou du pensionnat, devenus univers privilégiés de la littérature magico-héroïque.

Misez sur l'expertise, découvrez notre newsletter quotidienne.
La trilogie désormais culte « A la croisée des mondes » de Philip Pullman fête ses 20 ans tandis que l'auteur publie la suite « Book of Dust » en octobre. Penguin House

On songe à Poudlard, bien évidemment, mais aussi à Jordan College (l’Oxford romancé d’A la croisée des mondes, de Philip Pullman) ou bien encore au pensionnat de Cairnhorn, Pays de Galles, où se situe l’intrigue de Miss Peregrine et les enfants particuliers, récit de Ransom Riggs adapté avec succès au cinéma par Tim Burton en 2016.

Citons encore Larward House, théâtre de Witch Week (1982), de Diana Wynne Jones, Cackle’s Academy for Witches, au centre de la série de romans écrits et illustrés par Jill Murphy, sous le signe de The Worst Witch (1974).

Jamais le milieu éducatif, au titre du substrat professionnel, ne s’est autant prêté à l’exploitation d’un tel filon, à croire qu’il était devenu urgent d’enchanter ou de ré-enchanter toute une génération issue des bancs de l’école. Le phénomène a de quoi intriguer, aussi se propose-t-on d’y regarder de plus près.

Frissoner dans la classe
« The Fifth Form at St Dominic's », de Talbot Baines a été longtemps un classique du genre « pensionnat ».

Pourtant, le boarding-school novel (roman de pensionnat) n’a rien de nouveau. Les beaux jours du genre remontent au temps des Tom Brown’s School Days (1857), de Thomas Hughes, prolongés par Talbot Baines Reed, avec The Fifth Form at St Dominic’s (1887), puis par Rudyard Kipling, sur le mode satirique, avec Stalky & Co. (1899). On peut y voir une étape obligée de l’évolution du genre du roman d’apprentissage, dont les campus novels de David Lodge, drôlatiques satires des mœurs universitaires (Changement de décor, Un tout petit monde, Jeu de société, 2002, Rivages), seraient un autre avatar.

Mais la différence vient de ce que, désormais, les établissements en question se mettent à accueillir la magie entre leurs murs.

La magie n’y est plus « hors-là », selon l’expression chère à Maupassant, mais s’y trouve logée à demeure, pour le pire et le meilleur. Signe des temps, et drôle de paradoxe, assurément. Alors que dans les cultissimes « Chroniques de Narnia », l’établissement scolaire était le purgatoire dont il convenait de s’échapper au plus vite, en poussant la porte d’une armoire à plusieurs fonds, la magie, désormais, a son gîte, son couvert, et peut-être même son rond de serviette, à l’école.

Pour un peu, on la dirait assignée à résidence, quand elle n’est pas ouvertement transformée en matière d’enseignement, à valider selon des modalités qui ont plus à voir avec la lourde diplomation mise en place par le processus de Bologne qu’avec la féérie des Mille et une Nuits.

Dans le « Club des Cinq » d'Enid Blyton, l'aventure se poursuit en dehors de la classe. Actualité

Autrefois, encore, dans les romans de la série du « Club des Cinq » ou du « Clan des Sept », les enfants se retrouvaient, une fois que l’école était finie ; c’est alors, et alors seulement, que débutait, avec les vacances, le règne « de ce qui n’existe pas encore », de ce « quelque chose qui est à la fois absolument inconnu et absolument inévitable » que Jacques Rivière nomme esprit d'aventure (Jacques Rivière, Le roman d’aventure, 1913).

Dans la fiction d’aujourd’hui, l’aléa et son frisson s’enseignent en classe, à la rigueur à la récréation ou après les cours, et ce sont les congés loin de Poudlard qui sécrètent l’ennui.

La magie qu’on mérite

L’inversion du processus ne manque pas d’interroger, car elle vient notamment remettre en cause l’esprit post–Mai 68 anti-autoritaire, anti-institutionnel, hostile à l’idée qu’on puisse enfermer le savoir entre quatre murs.

Quelques grandes pointures, de l’université et de l’establishment littéraire anglo-saxon, ont des idées très (trop ?) arrêtées sur la question. Le critique littéraire Harold Bloom et la romancière A.S. Byatt, qui ont fustigé J.K. Rowling entre autres, lui reprochent un appauvrissement généralisé, mondialisé pourrait-on même ajouter, de l’imaginaire des adolescents fans de Harry Potter, mais aussi des adultes, jeunes et moins jeunes, qui leur emboîtent le pas.

« Les Chroniques de Narnia » et Harry Potter sont traduits dans de nombreuses langues. KatrinaS/Pixabay

La magie des sorcières et sorciers de Poudlard, tonnent-ils, est « à l’image de notre temps ». On a la magie qu’on mérite, lit-on entre les lignes.

Une magie au rabais, scolaire, livresque, tâcheronne, pauvre en monde, en Umwelt ; un ersatz de magie, pour une génération élevée à la télé-réalité, aux cartoons, aux sitcoms et séries télévisés, qui n’a connu que la jungle urbaine, et dont le sens du sauvage et du mystérieux se confond avec les effets spéciaux de Hollywood.

On laissera à Byatt et Bloom la responsabilité de leurs jugements, objectivement élitistes et passablement méprisants. On préférera les prendre au pied de la lettre. Harry Potter, Miss Peregrine, The Book of Dust de Philip Pullman – dont la sortie mondiale est annoncée pour le 19 octobre 2017 –, ancrés dans la magie de notre temps ? Et comment pourrait-il en être autrement ?

Réconforts

En quoi, de fait, une génération traumatisée par la crise et le chômage de masse pourrait-elle se permettre de faire l’économie d’une survalorisation de l’école ?

L’investissement imaginaire et affectif dans la figure de l’enseignant-sorcier relève d’une illusion, assurément, dès lors qu’on ne s’interroge pas sur les conditions objectives de l’exercice de son métier, tout comme il est important de ne pas donner prise aux fantasmes et aux projections des parents, trop heureux de voir que leurs chères têtes blondes (et brunes) se passionnent pour des histoires « écolières » plutôt que « buissonnières ».

La pensée magique peut, aussi, avoir du bon. Ne crachons pas sur le réconfort – là où A.S. Byatt parle de « confort » – qu’il y a à se savoir pris en main, fictivement, par les professeurs qui défilent à Poudlard, sans oublier Dumbledore, leur directeur, ou protégés par Miss Alma Lefay Peregrine des affreux monstres qui s’en prennent aux yeux de ses élèves-pensionnaires.

Albus Dumbledore, tour à tour malicieux, sage et réconfortant, incarne aussi l'émancipation intellectuelle. Pottermore

On peut être certain que les jeunes lecteurs s’y entendent à démêler leurs desseins, dont tous ne relèvent pas de la magie blanche, et qu’il convient de leur faire absolument confiance. Il s’en trouveront, cela dit, pour estimer que la figure d’un Mr. Keating, le bien peu conventionnel professeur du Cercle des poètes disparus, procède d’un charisme plus réaliste, pour le coup, en ce qu’il met au service de ses jeunes élèves et de la difficile métamorphose (« émancipation intellectuelle », diraient les philosophes) qui les attend, son verbe et sa culture, soit une tout autre forme de magie, du reste bien peu opérante, au vu du dénouement…

Faut-il aller jusqu’à prétendre que la magie et l’école sont les deux faces d’une même pièce ? C’est un peu ce que tout ce bric-à-brac magico-pédagogique tendrait nous faire croire. On ne tombera pas dans ce panneau-là. Il faut le dire, avec force de surcroît : l’ardoise magique, la sorcellerie pour les Nuls, l’apprentissage sans peine (et sans reproche), en deux ou trois formules passe-partout, tout cela relève bel et bien de la poudre de perlimpinpin. Ne nous trompons pas sur ce qu’il faut attendre de l’école. D’une part, il faut bien plus qu’un coup de baguette magique pour faire sienne l’exigence de discipline et d’apprentissage des savoirs dont elle est porteuse ; d’autre part, elle se perdrait s’il lui prenait fantaisie de se tourner vers la vogue actuelle de la thérapie, du coaching et du développement personnel venue tout droit des États-Unis.

Romantisme et superpouvoirs

Reste un fond de vérité que ces romans et films portent diversement en bandoulière : les « enfants particuliers » qui en constituent le centre, avec leurs mille et un dons, talents, pouvoirs, daemons, anges gardiens, etc., racontent une histoire commune d’empowerment, à rebours des plaisirs immatures et régressifs qu’ils entretiennent par ailleurs.

Empowerment, le concept est anglophone et désigne un processus, presque une dialectique, menant, l’un comme l’autre, vers une montée en puissance des ressources et des facultés latentes chez l’enfant.

Bien sûr, il est inséparable d’une réflexion, ultra contemporaine, sur l’homme « augmenté », transhumain, mais il est bon de se souvenir que la croyance dans les « superpouvoirs » de l’enfant vient de loin.

 
« The echoing green », poème issu du recueil, « Songs of Innocence and of Experience » (1789), planche de 1825, William Blake. Metropolitan Museum of Art/Wikimedia

Elle vient du romantisme, au temps de William Blake et de William Wordsworth, pour qui l’enfant était le père de l'homme.

Elle plonge ses racines dans le rêve d’un Novalis, philosophe et partisan de romantiser le monde : « romantiser, écrivait-il, n’est rien d’autre qu’une potentialisation qualitative ».

Cette opération, encore totalement inconnue en 1798, deviendra clef à travers l’un des romans majeurs de Salman Rushdie.

 
‘Les enfants de minuit’ paru en 1981 recevra le Booker Prize la même année. Salman Rushdie

Ses « enfants de minuit », nés dans la nuit magique de l’indépendance indienne, le 15 août 1947, et dotés de pouvoirs plus abracadantesques les uns que les autres, avaient trouvé un lieu où se réunir et dialoguer, avant d’en être brutalement évincés.

Ce lieu n’était pas une école, pas un pensionnat, mais un parlement. Le parlement des voix, multiples autant que conflictuelles, à l’image de la démocratie indienne.

Histoire de rappeler que dans l’usage qui, hier autant qu’aujourd’hui, est fait du merveilleux, la dimension politique se doit d’être première si l’on tient à ce que la magie n’y soit pas de pure pacotille. Et c’est ainsi qu’à Poudlard comme à Jordan College, on apprend à battre en brèche les visées totalitaires qui prennent pour cible prioritaire les plus « particuliers » des enfants. Extension du domaine de la lutte à la magie, vous disait-on…

Dans l’Antiquité, la sorcière était déjà le symbole ......

Publié le 08/11/2024 à 17:12 par photocosmos

Dans l’Antiquité, la sorcière était déjà le symbole d’un pouvoir féminin redouté 

« Circe Invidiosa », tableau de John William Waterhouse, 1892. Art Gallery of South Australia, Adélaïde, détail. Wikipédia

Si l’on associe habituellement la sorcière à l’époque médiévale, on trouve déjà des figures féminines qui jettent des sorts et sont décrites comme néfastes et castratrices dans les textes grecs et latins de l’Antiquité.


Dans son ouvrage Sorcières, la puissance invaincue des femmes (Zones, 2018), l’essayiste Mona Chollet rappelle très justement que les grandes chasses aux sorcières se sont déroulées en Europe, aux XVIe et XVIIe siècles. La répression impitoyable de ces femmes jugées déviantes est un fait moderne.

On trouve cependant dans les textes grecs et latins de l’Antiquité des figures féminines que l’on peut qualifier de sorcières, dans le sens où elles jettent des sorts (sortes en latin) et sont vues comme des êtres nocifs. Quelles sont donc les principales caractéristiques de ces sorcières antiques ?

Circé offrant la coupe à Ulysse, John William Waterhouse, 1891. Gallery Oldham, Royaume-Uni. Wikimedia Les dix types de femmes selon Sémonide d’Amorgos

Rappelons tout d’abord que c’est le genre féminin presque dans son ensemble qui est le plus souvent présenté, dans l’Antiquité gréco-romaine, comme une calamité. Dans son poème Sur les femmes, composé au VIIe siècle av. J.-C., le poète grec Sémonide ou Simonide d’Amorgos classe les femmes en dix catégories dont huit sont associées à des animaux et deux à des éléments naturels.

À partir de son œuvre, nous pouvons établir la typologie suivante :

Seule « l’abeille », c’est-à-dire la femme mariée et mère, possède des qualités aux yeux du poète. La sorcière appartient à la catégorie de la renarde ; mais elle peut aussi tenir de la jument ou, au contraire, de la truie, comme nous allons le voir.

Déshumaniser les humains

Circé est l’une des premières figures féminines de la littérature occidentale. Elle apparaît pour la première fois dans l’Odyssée, le fameux poème épique composé par Homère, vers le VIIIe siècle av. J.-C. On la retrouve encore, plus tard, dans l’œuvre d’Hygin (67 av.-17 apr. J.-C.), auteur de fables latines.

[Déjà plus de 120 000 abonnements aux newsletters The Conversation. Et vous ? Abonnez-vous aujourd’hui pour mieux comprendre les grands enjeux du monde.]

Le fabuliste raconte que Circé s’était éprise du dieu Glaucus qui repoussa ses avances, car il était amoureux de la belle Scylla. Furieuse, Circé se venge de sa rivale avec cruauté. Elle verse un violent poison dans la mer, à l’endroit où Scylla a coutume de se baigner ; ce qui a pour effet de transformer la victime en chienne à six têtes et douze pattes (Hygin, Fables, 199).

Reléguée dans une île nommée Eéa en raison de ses crimes, Circé n’a de cesse d’y faire le mal. Elle transforme en bêtes les hommes qui ont le malheur de débarquer sur son île. Elle leur fait boire un kykeon, potion enivrante, composée de vin, miel, farine d’orge et fromage, auxquels elle mélange une drogue. Après les avoir ainsi étourdis, elle les transforme en fauves, en loups ou en porcs, d’un coup de sa baguette magique (Homère, Odyssée, X, 234-235).

Circé règne sur une sorte de zoo, entourée des animaux qu’elle a elle-même créés et dompte pour son plus grand plaisir. Par ses maléfices, elle incarne la régression de l’humanité devenue monstrueuse ou bestiale.

Dans le roman d’Apulée, Les Métamorphoses, une vieille courtisane nommée Méroé change en castor l’amant qui l’a délaissée et le contraint à s’amputer lui-même de ses testicules (Apulée, Les Métamorphoses, I, 9). La sorcière déshumanise les hommes, tout en les privant de leur virilité.

« Circé », tableau de Wright Barker, 1899. Cartwright Hall Art Gallery, Bradford. Wikimedia Tuer des femmes et des enfants

Pasiphaé, sœur de Circé, possède, elle aussi, des pouvoirs néfastes. Pour se venger des infidélités de son époux, le roi de Crète Minos, elle lui administre une drogue qui ne lui fait aucun mal mais provoque la mort de ses maîtresses. « Quand une femme s’unissait à Minos, elle n’avait aucune chance d’en réchapper. […] Chaque fois qu’il couchait avec une autre femme, il éjaculait dans ses parties intimes des bêtes malfaisantes et toutes en mouraient », écrit le mythographe grec Apollodore (Bibliothèque, III, 15, 1).

Chez le poète latin Horace, la sorcière Canidia découpe le corps d’un enfant encore vivant dont elle extrait le foie et la moelle, ingrédients qui lui serviront à confectionner ses philtres (Horace, Épodes, V).

Pour se venger d’une femme enceinte qui l’a insultée, Méroé lui jette un sort afin qu’elle ne puisse pas accoucher. Son ventre deviendra gros comme un éléphant, mais son enfant ne verra jamais le jour (Apulée, Les Métamorphoses, I, 9).

Détruire la nature

C’est aussi, de manière plus générale, la fertilité de la nature tout entière qu’anéantit la sorcière. Le poète latin Lucain imagine, dans La Pharsale, l’effrayante Erichtho. Elle ne vit pas parmi les humains mais dans une nécropole. Son maigre corps ressemble à un cadavre. Pendant les nuits orageuses et noires, elle court dans la campagne, empoisonne l’air et réduit à néant la fertilité des champs. « Elle souffle, et l’air qu’elle respire en est empoisonné », écrit Lucain (La Pharsale, VI, 521-522).

Comble de l’horreur, elle dévore des cadavres : elle boit le sang qui s’écoule des plaies des condamnés à mort, pendus ou crucifiés. « Si on laisse à terre un cadavre privé de sépulture, elle accourt avant les oiseaux, avant les bêtes féroces » (Lucain, La Pharsale, VI, 550-551).

Une célibataire sans enfants

Circé n’est ni mariée, ni mère. « Elle ne tire aucune jouissance des hommes qu’elle a ensorcelés […] ; ils ne lui sont d’aucun usage », précise Plutarque (Préceptes de mariage, 139 A). On n’imagine pas, en effet, Circé faisant l’amour avec des porcs ou avec des fauves. Elle demeure donc célibataire et vierge.

Cependant, le héros Ulysse parviendra à déjouer ses maléfices et à coucher avec elle. En la possédant, il lui fait perdre son statut d’électron libre. Tout est bien qui finit bien. Soumise, Circé devient une femme « normale » au regard des représentations sociales de la Grèce antique. La renarde est transformée en abeille, selon la catégorisation de Sémonide. Réduite au rôle d’épouse aimante, elle accouchera de trois fils, écrit le poète grec Hésiode (Théogonie, 1014).

 
L’élégante Circé sur une céramique attique, Vᵉ siècle av. J.-C. Antikensammlung, Erlangen. Une femme exotique

Circé habite une contrée lointaine, à l’extrémité occidentale du monde connu de l’époque. Elle est perçue comme une étrangère. Sa sœur Médée, elle aussi experte en philtres magiques, vit en Colchide, dans l’actuelle Géorgie, à la marge cette fois orientale du monde grec. Son nom serait à l’origine de celui des Mèdes, peuple du nord-ouest de l’Iran, selon l’historien antique Hérodote (Histoires, VII, 62). Circé et Médée incarnent une altérité féminine exotique.

Chez Apulée, Méroé porte le même nom que la capitale de la Nubie, aujourd’hui au nord du Soudan (Apulée, Les Métamorphoses, I, 7-9). Cette fois, c’est l’Afrique qui représente l’étrangeté. La sorcière est en relation avec les confins du monde.

« Circé la tentatrice », tableau de Charles Hermans, 1881. Collection privée. Wikimedia Jeune fille charmeuse ou vieille femme hideuse

Circé est extrêmement séduisante et désirable avec sa belle chevelure et sa voix mélodieuse, attributs d’une féminité au fort potentiel érotique. C’est une « femme-jument », selon la typologie de Sémonide d’Amorgos. Sur les céramiques grecques du Vᵉ siècle av. J.-C., elle apparaît comme une élégante jeune femme, vêtue d’un drapé plissé. De belles boucles ondulées s’échappent de sa chevelure noire, couronnée d’un diadème.

La sorcière se confond alors avec la figure de la femme fatale.

Dans cette même veine, à la fin du XIXe siècle, le peintre Charles Hermans imagine une Circé de son temps, jeune courtisane qui vient d’enivrer son riche client, sans doute pour mieux le dépouiller de son portefeuille. Brune et pulpeuse, elle évoque une gitane, adaptation moderne de l’exotisme de Circé.

Vieille femme, mosaïque romaine du IIIᵉ siècle apr. J.-C., musée d’archéologie de Catalogne. Wikimedia

Les auteurs d’époque romaine imaginèrent, quant à eux, des sorcières répugnantes physiquement que Sémonide d’Amorgos aurait rangées dans la catégorie des « truies ». Des « vieilles dégoûtantes » (Obscaenas anus), selon l’expression d’Horace qui propose une évocation saisissante de ce type féminin, à travers le personnage de Canidia. Son apparence est effrayante : ses cheveux hirsutes sont entremêlés de vipères. Elle ronge « de sa dent livide l’ongle jamais coupé de son pouce » (Horace, Épodes, V). Cheveux, ongles et dents constituent les contours anormaux de la sorcière, tandis que, de sa bouche, émane un souffle empoisonné « pire que le venin des serpents d’Afrique » (Horace, Satires, II, 8).

Qu’elle soit irrésistiblement séduisante ou d’une laideur repoussante, la sorcière antique incarne un pouvoir féminin considéré comme néfaste et castrateur ; elle symbolise une forme de haine de l’humanité et même de toute forme de vie. Elle est l’incarnation fantasmée d’une féminité à la fois « contre-nature » et, pourrions-nous dire, « contre-culture ».


Christian-Georges Schwentzel est l’auteur de « Débauches antiques », aux éditions Vendémiaire.

 

Le musée de la sorcellerie a LONDRES

Publié le 17/05/2024 à 17:25 par photocosmos

Le musée de la sorcellerie et de la magie de Londres 

Avez-vous un appétit pour l’occulte? Puis admirez les objets ensorcelés comme l’attraction touristique la plus terrifiante de Cornwall, «Le musée de la sorcellerie et de la magie» occupe une résidence obsédante au  The  Viktor Wynd  Museum of Curiosities. 

image

Assistez à une exposition de photographies sur « Of Shadows: Cent Objets du musée de la sorcellerie et de la magie»  de Sara Hannant et Simon Costin et approchez-vous de curiosités dérangeantes telles qu’un   miroir de sorcière , un champignon maudit ciré et des objets provenant d’un autel de magiciens noirs.

image

Situé dans le village de Boscastle à Cornwall, le musée de la sorcellerie et de la magie est une toute petite destination qui abrite l’ une des plus grandes collections d’objets de sorcellerie au monde. Le Viktor Wynd est la boutique de curiosité la plus étrange de Londres, qui regorge de tout, de la taxidermie aux matières fécales de célébrités, ce qui en fait un partenaire  idéal.

image

image

image

image

 

image

image

image

(Source : Time Out)

Histoire de la sorcellerie long a lire .....

Publié le 17/05/2024 à 17:21 par photocosmos
Histoire de la sorcellerie 

Allégations pouvoirs surnaturels pour contrôler les personnes ou les événements, les pratiques impliquant généralement sorcellerie ou magie . Bien que définie différemment dans des contextes historiques et culturels disparates , la sorcellerie a souvent été vue, particulièrement en Occident, comme le travail de crones qui se rencontrent secrètement la nuit, pratiquent le cannibalisme et les rites orgiaques avec le diable et pratiquent la magie noire. 

La sorcellerie ainsi définie existe plus dans l’imagination des contemporains que dans toute réalité objective. Pourtant, ce stéréotype a une longue histoire et a constitué pour de nombreuses cultures une explication viable du mal dans le monde. L’intensité de ces croyances est mieux représentée par les chasses aux sorcières européennes du 14ème au 18ème siècle, mais la sorcellerie et ses idées associées ne sont jamais très éloignées de la conscience populaire et entretenues de manière explicite par des contes populaires. télévision et films populaires et dans la fiction.

Certains cultes pharmacologiques ne dépassent pas le niveau de la sorcellerie , avec des cérémonies exprimant les insécurités, les angoisses et les hostilités des participants. Ceci est particulièrement vrai pour les sectes opérant parmi un peuple marginal et compétitif, comme dans le culte péruvien.

 

Significations

Le mot anglais moderne sorcellerie a trois connotations principales: la pratique de la magie ou de la sorcellerie dans le monde entier; les croyances associées aux chasses aux sorcières occidentales du XIVe au XVIIIe siècle; et les variétés du mouvement moderne appelé Wicca , souvent mal prononcé « wikka ».

Les termes sorcellerie et sorcière dérivée de l’Ancien Anglais wiccecraeft : de wicca (masculin) ou wicce (féminin), prononcé respectivement «witchah» et «witchuh», désignant une personne qui pratique la sorcellerie; et de craeft qui signifie «artisanat» ou «habileté». Des mots à peu près équivalents dans d’autres langues européennes – comme sorcellerie (français), Hexerei (allemand), stregoneria (italien) et brujería(espagnol) – ont des connotations différentes, et aucun ne traduit précisément un autre.

La difficulté est encore plus grande avec les mots pertinents en langues africaines, asiatiques et autres. Le problème de la définition de la sorcellerie est rendu plus difficile car les concepts sous-jacents à ces mots changent également en fonction du temps et du lieu, parfois de manière radicale. De plus, différentes cultures ne partagent pas un schéma cohérent de croyances de sorcellerie, qui mélangent souvent d’autres concepts tels que la magie, la sorcellerie, la religion , le folklore , la théologie, la technologie et le diabolisme.

Certaines sociétés considèrent une sorcière comme une personne inhérente les pouvoirs surnaturels, mais dans l’Ouest, on pense plus souvent que la sorcellerie est le choix libre d’une personne ordinaire d’apprendre et de pratiquer la magie avec l’aide du surnaturel. (Les termes West et Western dans cet article se réfèrent aux sociétés européennes elles-mêmes et aux sociétés post-colombiennes influencées par les concepts européens.)

La réponse à la vieille question «Y a-t-il des choses comme les sorcières? et aucune définition unique n’existe. Une chose est certaine: l’accent mis sur la sorcière dans l’art, la littérature, le théâtre et le cinéma a peu de rapport avec la réalité extérieure.

De fausses idées sur la sorcellerie et la les chasses aux sorcières persistent aujourd’hui

Premièrement, les chasses aux sorcières n’ont pas eu lieu au Moyen Âge, mais dans ce que les historiens appellent la période du «début de la modernité» (de la fin du XIVe siècle au début du XVIIIe siècle). Il n’y avait ni culte organisé ou désorganisé, d’un «dieu cornu» ou d’une «déesse»; Les «sorcières» occidentales n’étaient pas membres d’une ancienne religion païenne; et ils n’étaient ni guérisseurs ni sages-femmes.

En outre, toutes les personnes accusées de sorcellerie ne sont pas des femmes, encore moins des femmes âgées; en effet, il y avait des «sorcières» de tous âges et de tous sexes. Les sorcières n’étaient pas une minorité persécutée, parce que les sorcières n’existaient pas: les personnes blessées ou tuées dans les chasses n’étaient pas des sorcières mais des victimes forcées par leurs persécuteurs dans une catégorie qui ne comprenait en réalité qu’une personne.

Les chasses aux sorcières n’ont pas poursuivi, encore moins exécuté, des millions; se n’étaient pas un complot d’hommes, de prêtres, de juges, de médecins ou d’inquisiteurs contre des membres d’une vieille religion ou de tout autre groupe réel. “Les masses noires sont presque entièrement un fantasme des écrivains modernes. “Les sorciers , dont le travail consistait à libérer les gens des maléfices, existaient rarement en Occident, en grande partie parce que même la magie utile était attribuée aux démons.

Sorcellerie
Un sorcier, magicien , ou «sorcière» tente d’influencer le monde environnant à travers l’occulte (c.-à-d. caché, par opposition à ouvert et observable).Dans la société occidentale jusqu’au 14ème siècle, la «sorcellerie» avait plus en commun avec la sorcellerie dans d’autres cultures – comme celles de l’ Inde ou de l’Afrique – qu’avec la sorcellerie des chasses aux sorcières. Avant le 14ème siècle, la sorcellerie se ressemblait beaucoup entre l’Irlande et la Russie et de la Suède à la Sicile. cependant, les similitudes ne découlent ni de la diffusion culturelle ni d’aucun culte secret, mais du désir humain séculaire d’atteindre ses objectifs par des moyens ouverts ou occultes.À bien des égards, à l’instar de leurs homologues du monde entier, les premiers sorciers occidentaux travaillaient en secret à des fins privées, contrairement à la pratique publique de la religion. Les sorcières et les sorciers étaient généralement craints et respectés, et ils utilisaient divers moyens pour atteindre leurs objectifs, y compris les incantations (formules ou chants invoquant les mauvais esprits), la divination et les oracles (pour prédire l’avenir), les amulettes et les charmes (pour éloigner les esprits hostiles et les événements nuisibles), les potions ou les baumes et les poupées ou autres personnages (pour représenter leurs ennemis).Les sorcières ont cherché à acquérir ou à conserver la santé, à acquérir ou à conserver des biens, à se protéger contre les catastrophes naturelles ou les esprits malins, à aider leurs amis et à se venger. Parfois on croyait que la magie fonctionnait à travers une simple causalité en tant que forme de technologie. Par exemple, on croyait que la fertilité d’un champ pouvait être augmentée en abattant rituellement un animal. La magie était souvent un effort pour construire une réalité symbolique. On croyait parfois que la sorcellerie reposait sur le pouvoir des dieux ou d’autres esprits, ce qui conduisait à croire que les sorcières utilisaient des démons dans leur travail.

 

 

Sorcellerie de l’Afrique Et du Monde

La même dichotomie entre la sorcellerie et la sorcellerie existe (parfois de manière plus ambiguë) dans les croyances de nombreux peuples du monde. Encore une fois, les sorcières sont généralement considérées comme particulièrement actives après le crépuscule, lorsque les mortels respectueux de la loi dorment. Selon la tradition de la croyance Navajo , quand une sorcière voyage la nuit, elle porte la peau d’un animal mort afin de transformer.

Ces «défenseurs de la peau» organisent des réunions nocturnes durant lesquelles ils ne portent rien sauf un masque, s’assoient parmi des paniers de cadavres et entretiennent des relations sexuelles avec des femmes mortes. Dans certaines cultures africaines, on pense que les sorcières se rassemblent en cannibale , souvent au cimetière ou autour d’un feu, à se gaver de sang qu’ils extraient de leurs victimes, comme les vampires.

S’ils prennent l’ âme de la victime et la gardent en sa possession , la victime mourra. Comme ceux de la société occidentale soupçonnés d’ abus d’enfants et de satanisme , on pense que les sorcières africaines dans l’imaginaire populaire pratiquent l’inceste et d’autres perversions.

Parfois, comme dans la tradition chrétienne, on pense que leur pouvoir malveillant provient d’une relation spéciale avec un esprit malin avec lequel ils ont un «pacte» ou qu’ils exercent à travers un «animal». familier »(assistants ou agents) tels que les chiens, les chats, les hyènes, les chouettes ou les babouins.

Dans d’autres cas, on pense que le pouvoir de la sorcière repose sur son propre corps et qu’aucune source externe n’est jugée nécessaire.

Parmi les Zande du Congo et certains autres peuples d’Afrique centrale, la source de cette capacité de travail maléfique serait située dans l’estomac de la sorcière, et son pouvoir et sa portée augmenteraient avec l’âge. Il peut être activé simplement en souhaitant une personne malade et est donc une sorte de malédiction implicite ou non écrite. Dans le même temps, les Zande croient que la manipulation des sorts et des potions et l’utilisation de puissantes magies peuvent s’accomplir encore plus efficacement. Dans la terminologie anthropologique est techniquement « sorcellerie » , et donc, comme les « sorcières » dans Shakespeare jeu de Macbeth qui dansent autour d’ un potions en remuant pot et sorts murmurant. Les praticiens Zande peut plus juste titre être appelé « sorciers » plutôt que les « sorcières . ”

Dans beaucoup de cultures africaines, on pense que les sorcières agissent inconsciemment. ignorant le mal qu’ils causent, ils sont poussés par des pulsions irrépressibles à agir avec malveillance. Il est donc facile pour ceux qui sont accusés de sorcellerie, mais qui ne sont pas conscients de souhaiter à qui que ce soit, de supposer qu’ils ont inconsciemment fait ce qui leur est attribué. Ceci, avec les effets de suggestion et La torture , dans un monde où les gens prennent la réalité de la sorcellerie pour acquise, pour expliquer les aveux de culpabilité frappants qui sont si largement rapportés en Afrique et ailleurs et qui sont autrement difficiles à comprendre. Il convient toutefois de noter que si les sorcières pensent qu’il s’agit d’agents inconscients, ce n’est généralement pas l’opinion de ceux qui se sentent victimes d’eux.

Quelle que soit la base de leur pouvoir et les moyens par lesquels il s’exerce, on attribue régulièrement aux sorcières (et aux sorciers) toutes sortes de maladies et de catastrophes. La maladie et même la mort, ainsi que toute une série de malheurs moins graves, sont régulièrement mis à leur porte.

Dans de nombreuses régions d’Afrique et L’Asie , les épidémies et les catastrophes naturelles ont été interprétées comme des actes de sorcellerie. Pour certains candidats malheureux dans de nombreux pays moins développés, la même influence néfaste est citée pour expliquer (au moins en partie) l’échec des examens, des élections ou des difficultés à trouver un emploi.

Membres de certaines  sectes afro-brésiliennes , par exemple, croient que la perte d’emploi n’est pas due à des conditions économiques ou à une performance médiocre mais à la sorcellerie et qu’elles participent à un rituel , la «consultation», pour contrer le mal.

Cependant, à l’instar de leurs homologues européens anciens et modernes, les Africains et les Asiatiques modernes qui croient fermement à la réalité de la sorcellerie ne manquent pas du raisonnement rationnel.

Supposer que ce sont des alternatives incompatibles est une erreur courante. En réalité pragmatique et les explications mystiques des événements existent généralement en parallèle ou en combinaison mais opèrent dans des contextes différents et à des niveaux différents.

Par exemple, la recherche anthropologique a démontré que les agriculteurs africains qui croient aux sorcières ne s’attendent pas à ce que la sorcellerie soit à l’origine de défaillances techniques évidentes. Si la maison s’effondre parce qu’elle est mal construite, aucune sorcière n’est nécessaire pour l’expliquer. Si un bateau coule parce qu’il a un trou dans le fond ou qu’une voiture tombe en panne parce que sa batterie est morte, la sorcellerie n’est pas responsable. La sorcellerie entre en scène lorsque la connaissance rationnelle échoue. Il explique les maladies dont les causes sont inconnues, le mystère de la mort et, plus généralement, des malheurs étranges et inexplicables.

Il n’ya donc pas d’incohérence dans les actions de l’Africain malade qui consulte à la fois un médecin et un sorcière . Le premier traite les symptômes externes, tandis que le second découvre les causes cachées. Tout comme l’Africain malade prend des mesures préventives prescrites par le médecin, il peut aussi prendre des mesures contre le surnaturel.

Par exemple, pour se protéger contre la sorcellerie, le patient peut porter des amulettes, prendre des «médicaments», s’y baigner ou pratiquer la divination. De même, Les Navajos se protègent contre les sorcières avec «la médecine de bille» ou avec des peintures de sable. Si les mesures préventives s’avèrent inefficaces pour les Navajos, alors on croit que les aveux d’une sorcière guérissent la magie maléfique, et la torture est parfois utilisée pour extraire ces aveux.

De plus, à l’instar des Occidentaux anciens et modernes, les peuples de l’Afrique moderne et d’autres parties du monde qui considèrent la réalité de la sorcellerie comme allant de soi croient également aux autres sources de pouvoir surnaturel, par exemple les divinités et les esprits.

La sorcellerie explique le problème posé lorsque l’on cherche à comprendre pourquoi le malheur se produit plutôt que quelqu’un d’autre. Cela donne un sens aux inégalités de la vie: le fait que les récoltes ou les troupeaux d’une personne échouent alors que d’autres prospèrent.

De même, la sorcellerie peut être invoquée pour expliquer le succès des autres. Dans ce scénario «limité» – où il existe implicitement un stock fixe de ressources et où la vie est généralement précaire, avec peu de surplus à distribuer en cas de besoin – ceux qui réussissent de manière trop flagrante sont supposés le faire au détriment des autres chanceux. La «sorcière» est donc typiquement quelqu’un qui veut égoïstement plus que ce qu’elle mérite ostensiblement, dont les aspirations et les désirs sont jugés excessifs et illégitimes. Cependant, il existe une ligne étroite et ambiguë entre le bien et le mal ici.

Parmi certains peuples africains, la «sorcellerie» n’est intrinsèquement ni moralement bonne ni mauvaise et, entre autres, les activités surnaturelles des «sorcières» sont, selon leurs effets perçus, divisées en sorcellerie bonne ou protectrice et mauvaise ou destructrice.

Les dirigeants africains traditionnels et modernes s’entourent parfois de «sorciers» protecteurs et sont eux-mêmes considérés comme dotés d’un pouvoir surnaturel. C’est le charisme positif dont la sorcellerie est la contrepartie négative.

À l’époque coloniale, ces idées ont été étendues aux Européens qui, au Congo belge et l’Afrique centrale britannique au moment de l’indépendance, étaient craints comme des sorcières cannibales. C’était un peu ironique, car les régimes coloniaux, contrairement à leurs prédécesseurs missionnaires, ne croyaient pas à la sorcellerie et faisaient des accusations de sorcellerie illégales dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne – ce qui a été largement renversé par leurs régimes successeurs.

Cette ambiguïté entre le bien et le mal se retrouve également chez les Mapuche , un peuple autochtone du Chili . Ils croient que les jeunes femmes se lancent dans la sorcellerie et que les vieilles femmes deviennent de puissantes sorcières qui utilisent des «mauvais médicaments» pour atteindre leurs objectifs. Ils sont alignés avec les forces du mal et les utilisent pour nuire ou gagner un avantage sur les autres. Leur formation et leur utilisation des plantes et des animaux dans leurs médicaments sont similaires à celles des chamans qui utilisent des «bons médicaments» et d’autres techniques magiques contre les forces du mal.

Les distinctions entre le bon et le mauvais pouvoir surnaturel sont relatives et dépendent de la manière dont la légitimité morale est jugée. Cela devient clair lorsque le pouvoir spirituel invoqué est étudié de plus près.

Dans un certain nombre de cas révélateurs d’Afrique, le mot qui désigne l’essence de la sorcellerie (par exemple, le tsau parmi les pays d’Afrique de l’Ouest). Tiv et Itonga parmi les Africains de l’EstSafwa), la quintessence de l’activité antisociale illégitime, décrit également la juste colère d’une autorité établie, employée pour maudire les malfaiteurs.

Cette ambivalence essentielle est particulièrement évidente avec les haïtiens Vodou , où il y a une distinction nette entre les pouvoirs magiques du mal fabriqués par l’homme, liés aux zombis (êtres identifiés comme familiers des sorcières dans les croyances de certaines cultures africaines) et des esprits invisibles bienveillants identifiés aux saints catholiques. Cette antithèse entre la sorcellerie et la religion est cependant toujours problématique: après la mort, les esprits ou les pouvoirs malveillants qu’un ancêtre a utilisés pour son bénéfice personnel sont attribuables aux esprits protecteurs ( lwa s) de ses descendants . La magie s’est ainsi transformée en religion (l’inverse du processus plus familier dans lequel les religions démodées sont stigmatisées par leurs successeurs comme étant magiques).

Donc, tout dépend de l’évaluation morale faite par la communauté des victimes du malheur: ont-ils reçu leurs seuls déserts ou leur situation est-elle injustifiée? La sorcellerie ne sont impliquées que dans ce dernier cas, où elles fournissent une philosophie morale du malheur non mérité. Ceci est particulièrement important dans les religions qui manquent des concepts de paradis et d’enfer. Si l’on ne peut pas se réfugier dans la conviction rassurante que les injustices de la vie seront ajustées dans l’au-delà, la sorcellerie constitue en effet un moyen de se soustraire à la responsabilité et de composer avec un sort injuste. Selon ces religions «instantanées», les justes devraient prospérer et les injustes devraient subir les conséquences de leurs mauvaises actions ici-bas.

La psychodynamique est tout aussi révélatrice. Ceux qui interprètent leurs malheurs en termes de sorcellerie utiliseront souvent des moyens similaires pour découvrir la source de leurs malheurs, ce qui est souvent imputable à la malveillance et à la jalousie de leurs ennemis.

En Afrique et ailleurs, la personne ensorcelée demande l’aide d’un devin pour établir le mauvais responsable. Le devin, souvent en transe, utilise un certain nombre de techniques différentes pour découvrir la sorcière, y compris lancer des dés ou ouvrir une Bible ou un Coran au hasard. Une autre forme de la divination consiste à administrer du poison à une poule et à mentionner le nom d’une sorcière présumée. Si le poulet meurt, le suspect est une sorcière. Quel que soit le processus, le résultat est toujours le même, la «victime» ensorcelée trouve la source de ses malheurs parmi ses rivaux, généralement ses voisins, ses collègues ou d’autres concurrents. Les accusations suivent souvent les lignes de conflit communautaire et d’incompatibilité.

Au Chili, par exemple, les tensions entre les mapuches et des paysans chiliens voisins sont accusés d’utiliser la sorcellerie pour tromper les mapuches et, inversement, que les mapuches s’en servent pour nuire aux cultures ou au bétail des chiliens.

Parmi les Navajo , la concurrence sur les terres de pâturage et les droits de l’eau ou entre les amoureux jaloux est la source d’accusations de sorcellerie.

Dans certaines sociétés polygames en Afrique, ces accusations sont particulièrement répandues chez les coépouses concurrentes, mais elles ne sont en aucun cas toujours destinées aux femmes. En fin de compte, les accusations réussies ont pour effet de remettre en question ou de rompre une relation intenable

 

Le Chasse Aux Sorcières

Bien que les accusations de sorcellerie dans les cultures contemporaines fournissent un moyen d’exprimer ou de résoudre les tensions sociales, ces accusations ont eu des conséquences différentes dans La société occidentale où le mélange de la peur irrationnelle et de la mentalité de persécution a conduit à l’émergence des chasses aux sorcières.

Au 11ème siècle, les attitudes envers la sorcellerie ont commencé à changer, un processus qui transformerait radicalement la perception occidentale de la sorcellerie et l’associerait à l’hérésie et au Diable .

Au 14ème siècle, la peur de l’hérésie et de Satan avait ajouté des accusations de diabolisme à la mise en accusation habituelle des sorcières, Maleficium (sorcellerie malveillante). Cette combinaison de sorcellerie et son association avec le diable ont rendu la sorcellerie occidentale unique.

Du 14ème au 18ème siècle, on croyait que les sorcières répudiaient Jésus-Christ , adoraient le diable et faisaient des pactes avec lui (en vendant son âme en échange de l’aide de Satan), employaient des démons pour accomplir des actes magiques et profanaient le crucifix. le pain consacré et le vin de l’ Eucharistie (Sainte Communion). On croyait aussi qu’ils passaient la nuit dans les airs pour «sabbats »(réunions secrètes), où ils se sont livrés à des orgies sexuelles et ont même eu des rapports sexuels avec Satan; qui a changé de forme (d’humain à animal ou d’une forme humaine à une autre); qu’il avait souvent « esprits familiers »sous forme d’animaux; et qu’ils ont kidnappé et assassiné des enfants dans le but de les manger ou de rendre leur graisse pour des onguents magiques. Ce tissu d’idées était un fantasme. Bien que certaines personnes aient sans aucun doute pratiqué la sorcellerie dans l’intention de nuire et que certaines aient pu adorer le diable, en réalité personne ne correspondait jamais au concept de «sorcière».

Néanmoins, les crimes de la sorcière étaient définis par la loi. Les chasses aux sorcières variaient énormément en place et à temps, mais elles étaient unies par une vision du monde théologique et juridique commune et cohérente. Les prêtres et les juges locaux, quoique rarement experts en théologie ou en droit, faisaient néanmoins partie d’une culture qui croyait à la réalité des sorcières autant que la société moderne croyait à la réalité des molécules.

Le diable et les sorcières piétinant une croix du Compendium maleficarum, 1608.
Le diable et les sorcières piétinant une croix du Compendium maleficarum , 1608.D’après Compendium maleficarum , de Francesco Maria Guazzo, 1608

.

Depuis 1970, des recherches approfondies ont permis d’élucider les codes de droit et les traités théologiques de l’époque des chasses aux sorcières et de nombreuses informations sur la façon dont la peur, les accusations et les poursuites ont effectivement eu lieu dans les villages, les tribunaux Europe occidentale .

Les accusations de maleficium ont été provoquées par un large éventail de soupçons. C’était peut-être aussi simple qu’une personne qui blâme son malheur sur une autre.

Par exemple, si quelque chose de mauvais arrivait à John, cela ne pouvait pas être facilement expliqué, et si John estimait que Richard le détestait, John aurait pu soupçonner Richard de lui faire du mal par des moyens occultes.

Les soupçons les plus courants concernaient le bétail, les cultures, les tempêtes, les maladies, les biens et l’héritage,dysfonction sexuelle ou rivalité, querelles familiales, discorde conjugale , beaux-parents, rivalités entre frères et sœurs et politique locale.

Maleficium était une menace non seulement pour les individus mais aussi pour l’ordre public, car une communauté en proie à des soupçons à propos de sorcières pouvait se séparer. Il n’est pas étonnant que le terme de chasse aux sorcières soit entré dans le langage politique commun pour décrire des campagnes comme celle du défunt sénateur Joseph McCarthy dans sa tentative d’éliminer les «communistes» aux États-Unis dans les années 1950.

Une autre accusation qui accompagnait souvent Maleficium était la traite avec le mal, les esprits 

Au Proche-Orient, dans l’ancienne Mésopotamie, en Syrie, à Canaan et en Palestine, la croyance en l’existence des mauvais esprits était universelle, de sorte que la religion et la magie étaient nécessaires pour apaiser, protéger ou manipuler ces esprits.

Dans la civilisation gréco-romaine,Le culte dionysiaque consistait à se rencontrer sous terre la nuit, à sacrifier des animaux, à pratiquer des orgies, à se régaler et à boire. Des auteurs classiques tels qu’Eschyle , Horace et Virgile ont décrit des sorcières, des fantômes, des furies et des harpies avec des visages hideux et pâles et des cheveux fous; vêtus de vêtements pourris, ils se sont rencontrés la nuit et sacrifié les animaux et les humains.

Les Syriens ont attaqué les Juifs dans la Syrie hellénistique au IIe siècle avant JC avec une série d’accusations, y compris le sacrifice d’enfants . Ces accusations seraient également portées par les Romains contre les chrétiens, par les premiers chrétiens contre les hérétiques (dissidents du christianisme central de l’époque) et contre les juifs, par les chrétiens contre les sorcières et, au XXe siècle, contre les catholiques. .

Parallèlement à cette ancienne tradition, les attitudes envers les sorcières et les chasses aux sorcières des XIVe et XVIIIe siècles découlaient d’une longue histoire des attaques théologiques et juridiques de l’Église contre les hérétiques . Des accusations similaires à celles exprimées par les anciens Syriens et les premiers chrétiens sont réapparues dans le Moyen âge .

En France en 1022 un groupe d’hérétiques en Orléans était accusé d’orgie, d’infanticide, d’invocations de démons et d’utilisation des cendres des enfants morts dans une parodie blasphématoire de l’Eucharistie. Ces allégations auraient des implications importantes pour l’avenir car elles faisaient partie d’un modèle plus large d’hostilité et de persécution des groupes marginalisés. Ce modèle a pris forme entre 1050 et 1300, période qui a également été marquée par une réforme, une réorganisation et une centralisation énormes des aspects ecclésiastiques et séculiers de la société, dont l’un des aspects importants était la suppression de la dissidence. Le rôle visible joué par les femmes dans certaines hérésies au cours de cette période peuvent avoir contribué au stéréotype de la sorcière en tant que femme.

Le diable , dont le rôle central dans les croyances de sorcellerie a rendu la tradition occidentale unique, était une réalité absolue dans la culture élite et populaire, et l’incapacité à comprendre la terreur que Satan a induit en erreur certains chercheurs modernes pour considérer la sorcellerie comme une «couverture» des conspirations politiques ou sexistes . Le Diable était profondément et largement craint comme le plus grand ennemi du Christ, résolument déterminé à détruire l’âme, la vie, la famille, la communauté, l’église et l’État. Les sorcières étaient considérées comme les adeptes de Satan, les membres d’une antichurch et d’un antistat, les ennemis jurés de la société chrétienne au Moyen Âge et un «contre-État» au début de la période moderne. Si la sorcellerie existait, comme les gens le croyaient, il était absolument nécessaire de l’extirper avant de détruire le monde.

En raison de la continuité des essais de sorcière avec ceux pour l’hérésie, il est impossible de dire quand le premier procès de sorcière a eu lieu. Même si les membres du clergé et les juges du Moyen Âge étaient sceptiques face aux accusations de sorcellerie, la période 1300-1330 peut être considérée comme le début des procès contre les sorcières. En 1374 le pape Grégoire XI déclara que toute la magie se faisait avec l’aide des démons et pouvait donc être poursuivie pour hérésie.

Les essais de sorcière se sont poursuivis au cours du 14ème et du début du 15ème siècle, mais avec une grande incohérence selon le temps et le lieu. En 1435-1450, le nombre de poursuites a commencé à augmenter rapidement et, vers la fin du XVe siècle, deux événements ont stimulé la chasse: La publication d’ Innocent VIII en 1484 du taureau Summis desiderantes affectibus condamnant la sorcellerie comme le satanisme, la pire des hérésies possibles, et la publication en 1486 de Heinrich Krämer et Jacob Sprenger’s Malleus maleficarum («Le marteau des sorcières»), un livre savant mais cruellement misogyne, qui attribue principalement la sorcellerie aux femmes. Largement influent, il a été réimprimé à plusieurs reprises.

Les chasses étaient les plus sévères de 1580 à 1630, et la dernière connue avec les exécutions pour sorcellerie ont eu lieu en Suisse en 1782. Le nombre de procès et d’exécutions variait considérablement selon le temps et le lieu, mais pas plus de 110 000 personnes au total ont été jugées pour sorcellerie et pas plus de 40 000 à 60 000 exécutées. Bien que ces chiffres soient alarmants, ils n’abordent pas à distance les affirmations fébriles de certains auteurs du XXe siècle.

Les «chasses» n’étaient pas des poursuites d’individus déjà identifiés comme des sorcières mais des efforts pour identifier ceux qui étaient des sorcières. Le processus a commencé par des soupçons et, à l’occasion, par des rumeurs et des accusations à l’encontre de condamnations..

La grande majorité des processus, cependant, ne vont pas plus loin que le stade des rumeurs, car accuser quelqu’un de sorcellerie est une entreprise dangereuse et coûteuse. Les accusations découlaient de la mauvaise volonté de l’accusateur ou, plus souvent, de la peur de l’accusateur de quelqu’un qui avait de la mauvaise volonté à son égard. Les accusations étaient généralement portées par les victimes présumées elles-mêmes, plutôt que par des prêtres, des seigneurs, des juges ou d’autres «élites». Les poursuites engagées contre une sorcière entraînaient parfois une chasse locale, mais les chasses et les paniques régionales quelques exceptions) aux années 1590-1640. Très peu d’accusations ont dépassé le niveau du village.

Trois quarts des chasses aux sorcières européennes ont eu lieu dans l’ouest de l’ Allemagne , dans les Pays-Bas , en France, dans le nord de l’ Italie et en Suisse, où les poursuites pour hérésie ont été nombreuses et les accusations de diabolisme importantes.

En Espagne, au Portugal et dans le sud de l’Italie, les poursuites judiciaires ont rarement eu lieu et les exécutions étaient très rares. Il y a eu des chasses supplémentaires en Amérique espagnole, où les accusations européennes se sont poursuivies même si les différences entre le folklore des Européens et des Amérindiens ont introduit des variations mineures dans les accusations.

Dans Le Mexique les frères franciscains ont lié la religion indigène et la magie avec le diable; Les poursuites pour sorcellerie au Mexique ont commencé dans les années 1530 et, au XVIIe siècle, les paysans indigènes signalaient des pactes stéréotypés avec le diable.

Comme les colonies espagnoles, les colonies anglaises ont répété le stéréotype européen avec quelques différences mineures. La première la sorcellerie dans La Nouvelle-Angleterre était en 1647, après que les chasses aux sorcières eurent déjà diminué en Europe, bien qu’une épidémie particulière en Suède de 1668 à 1676 ait eu une certaine similitude avec celle de la Nouvelle-Angleterre.

Bien que les essais effrayants à Salem (maintenant le Massachusetts) continue d’attirer l’attention des auteurs américains, ils ne sont qu’un tourbillon dans la mare des chasses aux sorcières. L’épidémie à Salem, où 19 personnes ont été exécutées, était le résultat d’une combinaison de politiques ecclésiastiques, de querelles familiales et d’enfants hystériques, le tout dans un vide politique.

Les poursuites des sorcières en Autriche, en Pologne et en Hongrie ont eu lieu au 18ème siècle.

La responsabilité des chasses aux sorcières peut être répartie entre les théologiens, les théoriciens du droit et les pratiques des tribunaux laïques et ecclésiastiques. La vision du monde théologique – dérivée de la première peur chrétienne de Satan et renforcée par le grand effort de réforme et de conformité qui a commencé en 1050 – a été intensifiée par les peurs et les animosités engendrées par la Réforme du 16ème siècle. La réforme protestante et catholique. La contre-réforme a accentué la peur de la sorcellerie en promouvant l’idée de piété personnelle (l’individu seul avec sa Bible et Dieu), qui a renforcé l’ individualisme tout en minimisant la communauté. L’accent sur la piété personnelle exacerbe la caractérisation rigide des personnes comme étant «bonnes» ou «mauvaises». Cela aggrave également les sentiments de culpabilité et la tendance psychologique à projeter des intentions négatives sur les autres.

De plus, tout comme la croissance de l’alphabétisation et la lecture de la Bible ont contribué à dissiper les dissensions, elles ont également provoqué résistance et peur, sermons et didactique.

Les traités, y compris les «livres du diable» mettant en garde contre le pouvoir de Satan, ont répandu à la fois la terreur de Satan et le besoin frénétique correspondant de  purger  la société. Les protestants et les catholiques étaient tous deux impliqués dans les poursuites, car la théologie des réformateurs protestants sur le diable et la sorcellerie étaient pratiquement identiques à celles des catholiques. Plus de différences existaient entre les protestants et les catholiques qu’entre les deux groupes religieux et les régions dans lesquelles les tensions entre protestants et catholiques étaient fortes ne produisaient pas beaucoup plus de procès que les autres régions.

Parce que les accusations et les procès de sorcières ont eu lieu à la fois dans les tribunaux ecclésiastiques et laïques, la loi a joué un rôle au moins aussi important que la religion dans les chasses aux sorcières.

Les tribunaux locaux étaient plus crédules et, par conséquent, plus susceptibles d’être stricts et même violents dans le traitement des prétendus sorciers que les tribunaux régionaux ou supérieurs.

Des pratiques grossières telles que piquer des sorcières pour voir si le diable les avait désensibilisées à la douleur; à la recherche de la «marque du diable», une taupe ou une verrue aux formes étranges; ou «nager» (jeter l’accusé dans un étang; si elle coulait, elle était innocente parce que l’eau l’avait acceptée) s’est produite au niveau local. Où l’autorité centrale – à savoir, les évêques, les rois ou l’ inquisition, les convictions étaient moins nombreuses et les sentences moins sévères. Les autorités ecclésiastiques et civiles essayaient généralement de restreindre les procès des sorcières et manipulaient rarement les chasses aux sorcières pour obtenir de l’argent ou du pouvoir.

Les exécutions de sorcières ont eu lieu au début de la période moderne, l’époque de l’histoire occidentale où la peine capitale et la torture étaient les plus répandues.

La torture avait été en suspens depuis la fin de la période romaine, a été rétablie aux XIIe et XIIIe siècles; d’autres tortures brutales et sadiques ont eu lieu mais étaient généralement contraires à la loi. La torture n’était pas autorisée dans les cas de sorcière en Italie ou en Espagne, mais lorsqu’elle était utilisée, elle conduisait souvent à des condamnations et à l’identification de supposés complices. Ce dernier était le plus grand mal du système, car une victime pourrait être forcée de nommer des connaissances, qui seraient à leur tour contraintes de nommer d’autres personnes, créant ainsi une longue chaîne d’accusations.

Les procès de sorcières étaient également fréquents dans les tribunaux ecclésiastiques et laïques avant 1550, puis, à mesure que le pouvoir de l’État augmentait, ils se produisaient plus souvent dans les tribunaux laïques.

Parmi les principaux effets de l’institution judiciaire papale connue sous le nom de L’inquisition était en fait la contrainte et la réduction des procès de sorcières résultant de la rigueur de ses règles.

Elle a enquêté sur le fait que les accusations résultaient d’une animosité personnelle envers l’accusé; il a obtenu des déclarations de médecins; il ne permettait pas de nommer des complices avec ou sans torture; il fallait revoir chaque phrase; et il prévoyait la flagellation, le bannissement ou même l’ assignation à résidence plutôt que la mort pour les premiers délinquants.

Comme l’Inquisition, duPa rlement de Paris (Cour suprême du nord de la France) a sévèrement restreint les chasses aux sorcières. Après une vague de chasse en France en 1587-1588, des juges de plus en plus sceptiques entament une série de réformes restrictives marquées par l’exigence d’un «recours obligatoire» au Parlement en cas de sorcellerie, rendant les accusations encore plus coûteuses et dangereuses.

Le déclin des chasses aux sorcières, comme leurs origines, a été progressif. À la fin du XVIe siècle, de nombreux professionnels et prospères d’Europe occidentale étaient accusés, de sorte que les dirigeants de la société ont commencé à s’intéresser personnellement à la chasse. L’usage légal de la torture a décliné aux XVIIe et XVIIIe siècles, et les guerres de religion (des années 1560 à 1640) ont mis un terme à l’intensité religieuse. La disparition progressive de la vision du monde religieuse, philosophique et juridique à la fin du XVIIe et au début du XVIIIe siècle a favorisé l’ascendant d’un scepticisme existant mais souvent réprimé; l’alphabétisation croissante, la mobilité et les moyens de communication ouvrent la voie à l’acceptation sociale de cette évolution des perspectives.

Néanmoins, les raisons du déclin de la chasse aux sorcières sont aussi difficiles à discerner que les raisons de leur origine. La théorie la mieux étayée par la preuve est que le pouvoir croissant des tribunaux centralisés tels que l’Inquisition et le Parlement a été à l’origine d’un processus de «dépénalisation» de la sorcellerie. Ces tribunaux ont considérablement réduit le nombre de procès de sorcière en 1600, un demi-siècle avant que la théorie juridique, la législation et la théologie ne commencent à écarter la notion de sorcellerie en France et dans d’autres pays.

Les explications des chasses aux sorcières continuent à varier, mais des recherches récentes ont montré que certaines de ces théories étaient improbables ou de valeur négligeable.

La plupart des chercheurs s’accordent à dire que les poursuites ne sont pas motivées par des préoccupations politiques ou liées au genre. ce n’étaient pas des attaques contre des sociétés arriérées ou rurales; ils ne fonctionnaient pas pour exprimer ou soulager les tensions locales; ils n’étaient pas le résultat de la montée du capitalisme ou d’autres changements macroéconomiques; ils ne résultent pas de changements dans la structure familiale ou dans le rôle des femmes dans la société; et ce n’était pas un effort des élites culturelles d’imposer leurs points de vue à la population. De plus, les preuves n’indiquent pas une corrélation étroite entre la tension socio économique et la sorcellerie, bien que les crises agraires semblent avoir eu un certain effet. L’un des aspects les plus importants de la chasse reste inexpliqué.

Aucune explication satisfaisante de la prépondérance des femmes parmi les accusés sont apparues. Bien que les proportions varient selon les régions et les époques, les trois quarts environ des sorcières condamnées sont des femmes. Les femmes étaient certainement plus susceptibles que les hommes d’être économiquement et politiquement impuissantes, mais cette généralisation est trop large pour être utile, car cela vaut pour les sociétés en période de sorcellerie.

La sorcellerie malveillante plus souvent associée aux hommes, par exemple en blessant les cultures et le bétail, était plus rare que celle attribuée aux femmes. Les jeunes femmes étaient parfois accusées d’infanticide, mais les sages-femmes et les infirmières n’étaient pas particulièrement exposées. Les femmes plus âgées étaient plus souvent accusées de lancer des sorts malveillants que les femmes plus jeunes, car elles avaient eu plus de temps pour se faire une mauvaise réputation et le processus de suspicion à la conviction prenait souvent tant de temps qu’une femme pouvait avoir considérablement vieilli avant que les accusations ne soient effectivement avancées.

Bien que de nombreux théoriciens de la sorcellerie ne soient pas profondément misogynes, beaucoup d’autres étaient, notamment les auteurs du fameux Malleus maleficarum . Le ressentiment et la peur du pouvoir du « hag », une femme libérée des contraintes de la virginité puis des devoirs maternels, a été fréquemment décrite dans les cultures méditerranéennes.

Le folklore et les récits d’essais indiquent qu’une femme qui n’était pas protégée par un membre masculin de la famille pourrait avoir été le candidat le plus probable à une accusation, mais les preuves ne sont pas concluantes. Les enfants étaient souvent accusateurs (comme à Salem), mais ils étaient parfois aussi parmi les accusés. La plupart des enfants accusés avaient des parents accusés de sorcellerie.

À long terme, il peut être préférable de simplement décrire les chasses aux sorcières que d’essayer de les expliquer, car les explications sont très diverses et compliquées. Pourtant, une explication générale est valable: le caractère unique des chasses aux sorcières correspond à la vision du monde qui prévaut chez les personnes intelligentes, éduquées et expérimentées depuis plus de trois siècles.

Sorcellerie Contemporaine

Les universitaires ont tendance à rejeter la sorcellerie contemporaine (connue sous le nom de Wicca ”), au cœur de la modernité d’un mouvement néo-païen , comme une mode idiote ou une technologie incompétente, mais certains le comprennent maintenant comme un ensemble de pratiques émotionnellement cohérent mais délibérément anti-intellectuel. Les adeptes de la Wicca adorent la une Déesse , honorer la nature, pratiquer la magie cérémonielle , invoquer l’aide des divinités et célébrer l’Halloween, le solstice d’été et l’ équinoxe de printemps .

Au début du 21ème siècle, peut-être quelques centaines de milliers de personnes (principalement en Amérique du Nord et en Grande-Bretagne) pratiquaient la Wicca et le néo-paganisme, une reconstruction occidentale moderne des religions préchrétiennes qui puise dans la diversité des religions polythéistes mondiales.

L’essor de la Wicca et du néo-paganisme est en partie dû à la tolérance religieuse et au syncrétisme croissants, à la prise de conscience croissante du symbolisme de l’inconscient, au repli du christianisme, à la fantasy et à la science fiction , la théorie déconstructiviste et relativiste et l’accent mis sur l’individualité et la subjectivité par opposition à la cohérence intellectuelle et aux valeurs sociétales. La plupart des néo-païens modernes, méfiants à l’égard des exigences des religions traditionnelles, évitent la doctrine ou la croyance et s’engagent dans le rituel d »expression de significations «symboliques et expérimentales».

Bien que le néo-paganisme incorpore l’implication émotionnelle et les pratiques rituelles associées à la religion dans sa tradition, de nombreux néo-païens préfèrent se considérer comme pratiquant la magie plutôt que la religion, et bien que l’accent soit mis sur l’ouverture , ou des charmes, la plupart ne s’appellent pas «sorcières», comme le font les Wiccans. Les wiccans et les néo-païens ont également de fortes préoccupations écologiques et environnementales, adorent la déesse et d’autres divinités, et célèbrent le changement de saison avec des rituels élaborés. Qu’il s’agisse de magie ou de religion, ces groupes rejettent la cohérence intellectuelle et l’objectivité en faveur de l’expérience personnelle et écartent la science autant que la religion traditionnelle.

Bien que certains wiccans prétendent faire partie des «anciennes manières» et de «la tradition ancienne», leur religion est nouvelle. Wicca est une invention créative, imaginative et entièrement du 20ème siècle, sans aucun lien avec le paganisme ancien ou les prétendues «sorcières» des chasses aux sorcières.

Aucun culte de la «Déesse» n’a joué un rôle important dans la culture occidentale entre la fin de l’antiquité et le milieu du XXe siècle. Wicca, en fait, est née vers 1939 avec un Anglais,Gerald Gardner , qui l’a construit à partir des œuvres fantaisistes du magicien autoproclamé Aleister Crowley ; le faux document «ancien» Aradia (1899); l’Ordre Hermétique de l’Aube D’or et d’autres mouvements occultes de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle; e tMargaret Murray La Sorcière Blanche-culte en Europe occidentale(1921) et l’ article « Witchcraft » dans la 14e édition du Encyclopædia Britannica (1929), qui a mis en avant dans sa forme la plus populaire sa théorie que les sorcières de l’ Ouest l’ Europe étaient les adeptes persistants d’une religion païenne autrefois générale qui avait été déplacée, mais pas complètement, par le Christianisme .

Gardner, soutenu par Murray, qui a écrit une introduction élogieuse à son livre Witchcraft Today (1954) a corrigé cette notion erronée d’un ancien culte de la sorcière, quelque part dans la conscience publique, qui a été nourrie parThe White Goddess (1948) de Robert Graves et d’innombrables récits quasi-fictifs et fictifs plus récents.

(Source : Encyclopedia Britannica)

dérives des croyances culturelles en Afrique

Publié le 17/05/2024 à 17:19 par photocosmos

Les dérives des croyances culturelles en Afrique : les camps de sorcières 

Dans certains pays comme le Ghana ou la Zambie les personnes accusées de sorcellerie sont chassées de chez elles et vivent dans des camps de sorcières. Fait troublant: dans ces camps il n’y a souvent que des femmes âgées.

Les camps de sorcières

Des personnes vivent en marge de la société parce qu’elles ont été accusées de sorcellerie à tort ou à raison, de toute façon il s’agit d’un domaine impossible à vérifier ni par la police ni par la justice.

Ces personnes sont chassées de chez elle et dans certains pays elles finissent leur vie dans des camp de sorcières.
C’est le cas notamment au nord du Ghana. Le pays tente quand même de faire fermer officiellement ces camps. Mais ailleurs comme en Zambie ces camps existent toujours.

Je vous propose de voir dans cette vidéo comment se passe la vie dans un camp de sorcières et d‘écouter le témoignage de l’une d’entre elles.

Toutes ces personnes accusées de sorcellerie sont des femmes et sont assez agées. Il n’y a pas d’hommes et les camps pour sorciers n’existent pas. Et c’est justement cette stigmatisation des femmes qui peut rendre l’idée de ces camps un peu absurde.
A croire qu’en tant que femmes nous portons en nous un gène de la sorcellerie qui risque se développer quand on aura des cheveux blancs!

Parce que finalement comme ce sont des accusations difficiles à prouver matériellement, elles restent assez subjectives. Du coup cela laisse place à des dérives comme des accusations infondées.

D’ailleurs un film sur ce sujet a été présenté à la quinzaine des réalisateurs il y a quelques jours au Festival de Cannes. Il a été tourné par la réalisatrice Zambienne Rungano Nyoni. Il s’appelle I am not a witch (Je ne suis pas une sorcière) et raconte l’histoire d’une petite orpheline de 9 ans accusée injustement de sorcellerie qui est envoyé dans un de ces camps. Elle va donc tout faire pour refuser cette situation.

 Les albinos

Naitre albinos dans certains pays c’est considéré comme une malédiction. Ils sont souvent rejetés par la société. Et encore plus grave certains sont tués voire mutilés pour des pratiques de sorcellerie. Parce que selon certaines croyances populaires les parties de leurs corps auraient des vertus magiques. Du coup à l’approche des élections les agressions et meurtres d’albinos augmentent dans certains pays comme la Tanzanie ou le taux d’albinisme est l’un des plus élevé au monde.

C’est justement en Tanzanie que les albinos ont décidé d’alerter sur leur condition en musique. Il s’agit du Tanzania Albinism Collective. La plupart des membres de ce collectif vivent sur une ile en Tanzanie qui est un peu une sorte de refuge ou ils sont en sécurité.

Ils se produiront sur scène fin juillet en Angleterre à l’occasion du festival WOMAD.

(Source : Africanews)

Un maître guéri par son chat depuis l’au-delà ?

Publié le 09/05/2023 à 18:11 par photocosmos
Un maître guéri par son chat depuis l’au-delà ?
…/…

Dans son Dictionnaire de l’impossible, Didier van Cauwelaert présente une série de cas extraordinaires a priori impossibles, mais authentifiés.

 

Le premier cas : un chat qui serait intervenu de l’au-delà pour aider son maître gangréné à guérir et sauver sa jambe. Plutôt étonnant, non ?

C’était un jour de fête du Livre, à la fin des années 1990, dans les salons de la Mairie de Paris. Comme les mots de ce dictionnaire, les auteurs étaient disposés en enfilade au gré de l’alphabet, disparates et complémentaires, les plus connus permettant indirectement de découvrir les moins sollicités, devant lesquels stagnaient les files d’attente.

J’avais repéré depuis quelques minutes un petit monsieur entre deux âges qui, en retrait de mon stand, attendait une accalmie dans mes dédicaces.

Il tenait sous le bras un énorme dossier vert, et je m’attendais au pire. Chaque Salon du livre nous réserve son lot d’admirateurs qui viennent nous soumettre un manuscrit.

N’étant pas éditeur, je me promets toujours de répondre non merci, et je repars souvent avec un excédent de bagages, parce que j’ai nourri moi aussi, jadis, l’espoir illusoire que mon destin littéraire dépendrait de mes auteurs favoris.


Profitant d’un moment de répit où je rechargeais mon stylo, le monsieur au dossier vert s’avança vers ma table et attaqua d’une traite :


– Pardon, mais je vous ai lu, alors je sais que je peux vous raconter ce qui m’est arrivé.

Condensé à l’extrême, son récit dura tout au plus trois minutes. Ayant grimpé dans un arbre pour cueillir des cerises, un an plus tôt, il était tombé en brisant une branche qui lui avait ouvert la jambe gauche. Mal soignée, la plaie s’était infectée, et la gangrène s’y était mise. Lorsqu’il avait fini par se rendre à l’hôpital, c’était trop tard : la seule chance de le sauver était l’amputation.

La veille du jour fixé par le chirurgien, il était descendu dans la rue avec sa canne pour, une dernière fois, « emmener promener sa jambe », disait-il avec cette douceur résignée des gens simples face à l’irrémédiable.


C’est là qu’il croisa une dame inconnue qui sursauta, à sa hauteur, sans s’arrêter. Machinalement, il tourna la tête après quelques instants. Elle s’était figée sur le trottoir et le fixait, l’air en suspens, aussi étonnée que lui. Semblant dominer une hésitation, un vrai trouble, elle revint soudain vers lui.


– Pardon, monsieur, mais on me dit de vous demander une chose. Vous avez un souci à la jambe, non ?
Il répondit par un pauvre sourire. Avec sa canne et sa guibole gonflée sous le bandage, pas besoin d’être extralucide pour en arriver à cette conclusion. Elle enchaîna :- Vous avez un chat ? Parce que c’est à lui qu’il faut demander. Excusez-moi.


Et elle tourna les talons en rougissant, avec autant de précipitation que si on l’avait surprise en train d’écouter aux portes. Comme si elle avait honte de ce qu’elle s’était entendue dire, précisa mon lecteur.

Il était resté un moment immobile sur le trottoir, sonné par cette rencontre. Il avait un chat, oui, mais qui était mort six mois auparavant. Quel rapport, de toute manière ?

Cette femme était dérangée, voilà tout. Et il avait d’autres problèmes en tête. Néanmoins, rentré chez lui, il ne parvint pas à chasser de son esprit la dernière phrase de l’inconnue. Pourquoi ces mots, pourquoi cette émotion qui lui nouait le ventre ?

Il ne croyait pas à grand-chose, à l’époque, surtout pas aux gens désintéressés. Ni à un au-delà quelconque. Dans le canapé où il s’était affalé, il ne voyait vraiment pas quel genre de soutien il pouvait attendre du siamois qu’il avait enterré dans son jardinet de banlieue.


Ses doigts rencontrèrent des poils sur les coussins de velours. Tout ce qui restait de Mozart, son compagnon de treize années. Alors il y eut en lui une espèce de sursaut. Qu’avait-il à perdre, après tout ?

Il s’arracha du canapé, alla mettre un sac neuf dans son aspirateur, le passa sur les coussins, puis retira le sac pour récupérer les poils. Avec un soin dérisoire, il les étala sur la plaie de sa jambe, et il refit le pansement tandis qu’il demandait de l’aide au siamois, s’abandonnant à ce dernier espoir irraisonné.

Le lendemain matin, une odeur épouvantable le réveilla. Bien pire encore que celle que dégageaient d’habitude ses chairs en décomposition. Il retira le bandage et jeta le cataplasme de poils félins où s’était concentré la puanteur. C’est alors qu’il découvrit, médusé, que sa peau avait changé de couleur. Les bords de la plaie semblaient rosir.


Arrivé à l’hôpital, il demanda qu’on réexamine sa jambe avant de la couper. Il insista tant et si bien qu’il obtint gain de cause. Le dossier vert qu’il m’avait apporté ce jour-là rassemblait cent pages de rapports médicaux, d’analyses, de témoignages de spécialistes confirmant, sur papier à en-tête, les diagnostics avant et après ce que le patient appelait « l’intervention de Mozart ».

Les praticiens étaient formels : la gangrène dûment constatée avait « guéri » de manière inexplicable, et les chairs se reformaient plus vite que de raison.

Quand je relevai les yeux du dossier médical, je vis un noyau de lecteurs qui s’était formé autour du petit monsieur. Mes livres au bout de leurs bras ballants, ils me tournaient le dos, admirant sa jambe gauche aux cicatrices des plus discrètes sous le pantalon qu’il venait de retrousser. Une dame reposa mon roman pour me prendre des mains le dossier vert.


Quelques instants plus tard, le miraculé des poils de Mozart s’en alla, emportant mes lecteurs qui se disputaient ses pièces à conviction.

Que penser de ce récit ? La guérison était-elle due à l’action posthume d’un siamois via ce qui restait de sa matière physique, ou bien du fait que son maître s’était – pour reprendre son terme – abandonné à ce dernier espoir ?

Cette « victoire par abandon », ce lâcher-prise sous-tendu par l’espoir, on en retrouvera l’hypothèse dans plusieurs cas de guérisons inexpliquées, passés au crible de ce dictionnaire.

Mais comment interpréter le rôle de l’inconnue sur le trottoir ? Ce « renfort » destiné à attirer l’attention, par des paroles semblant surprendre autant celle qui les prononce que celui qui les entend.


Faut-il y voir, pour paraphraser Pirandello et ses « personnages en quête d’auteur », un message en quête d’intermédiaire – en l’occurrence, la première personne « réceptive » croisée en chemin par le gangréné, vu l’urgence de la situation ? Je n’ai pas de réponse. Mais ce genre de question reviendra souvent dans les pages qui suivent.

Aujourd’hui encore, je me demande pourquoi cet homme avait éprouvé le besoin de me confier son histoire. Il allait très bien, les médecins avaient validé son miracle, il ne m’avait pas demandé mon avis ni mon aide, encore moins la médiatisation de son cas sous ma signature. Il n’avait pas besoin de moi, en fait. Il était reparti avec mon public, sans même me dire au revoir.

Quelques mois plus tard, je souffris brusquement d’une sigmoïdite aiguë, provoquant abcès intestinal et douleurs insoutenables. Ayant refusé l’opération à chaud qui aurait eu les conséquences qu’on imagine, je luttai toute une nuit contre la menace de la péritonite, avec autant de force mentale que de lâcher prise, m’abandonnant à la certitude que j’avais trop à faire pour mourir.

Face à l’échec des antibiotiques sous perfusion, je ne manquai pas, dans la mobilisation générale de tous les moyens empiriques à ma disposition – prières, mantras, techniques de souffle et de visualisation –, de demander, au cas où, l’assistance de Célestine et Chapy, mes deux chattes défuntes.

Le lendemain matin, l’infection avait régressé de manière spectaculaire. Mes analyses étaient quasi normales. « Je ne sais pas comment, mais vous avez gagné : je range mes instruments », m’a déclaré, avec un sourire que je n’oublierai jamais, mon jeune chirurgien, le Dr Jean-Philippe Blanche.


Avec le recul, je me suis dit que l’homme au dossier vert de l’Hôtel de Ville avait, peut-être, tenu auprès de moi le rôle qu’avait joué dans son destin une inconnue croisée sur un trottoir.

(Source : INREES)

Des fantômes salaces ......

Publié le 21/10/2022 à 15:24 par photocosmos
Des fantômes salaces lui ont rendu la vie impossible
La maison hantée de Gainesville (Texas)

La propriétaire d’un ancien bordel a fini par renoncer à l’idée de louer son bien. Des esprits coquins semblent refuser de quitter cet endroit.

 

Linda Hill a une sacrée histoire à raconter au coin du feu. Il y a plusieurs années, l’Américaine domiciliée à Gainesville (Texas) a acheté plusieurs maisons dans le même quartier, dans le but de les mettre en location.

Si les affaires de la Texane fonctionnent plutôt bien, une des propriétés qu’elle a acquises lui a longtemps posé un sacré problème, raconte WFAA. Il s’agit d’une propriété construite en 1840 qui servait à l’époque de bordel, selon Linda.

La Texane a rapidement compris que quelque chose ne tournait pas rond avec cette demeure: en moins de 2 ans, dix locataires se sont succédé. Tous ont évoqué la présence dérangeante de fantômes «portés sur la chose», ayant visiblement fréquenté cet endroit par le passé.

D’anciens habitants ont par exemple raconté avoir entendu des voix gémir:

«Oh chéri, oh chéri, oui, oui, j’aime ça».

Régulièrement, une porte située à l’étage s’ouvre alors que la propriétaire s’emploie à la fermer correctement.

Des visites et des bouquins

D’abord sceptique, Linda a changé d’avis le jour où, en prenant une douche, elle a entendu une voix masculine chuchoter: «Tu es jolie». Son sang n’a fait qu’un tour lorsque son mari lui a demandé à qui elle était en train de parler.

«Oh mon Dieu, la maison est vraiment hantée», s’est-elle alors exclamée. 

Dans l’impossibilité de louer son bien, Linda n’en a pas pour autant perdu le nord. Elle a décidé d’assumer pleinement le côté flippant de sa propriété en la décorant en conséquence et en organisant des visites payantes.

Les curieux peuvent mener leur propre enquête à l’intérieur de la demeure. Ils ont notamment la possibilité de jeter un coup d’œil au puits de 6 mètres de profondeur situé sous le salon, qui a été rebaptisé «la pièce du meurtre».

«Presque tous les médiums qui entrent ici voient un homme mort sur le sol», explique la propriétaire ».

La Texane a par ailleurs publié plusieurs ouvrages, dans lesquels elle raconte les histoires qu’elle a entendues à propos de cette maison.

Le mauvais œil

Publié le 30/09/2022 à 14:36 par photocosmos
Le mauvais œil
 Le mauvais œil

Le mauvais œil est une croyance selon laquelle un regard, un éloge ou un compliment d’une personne à une autre aurait le pouvoir de faire peser une malédiction ou de la malchance sur cette dernière.

 

Le « regard assassin », capable d’attirer le malheur, la maladie ou la mort, apparaît dans les textes de Sumer, de Babylone et d’Assyrie.

En Europe au Moyen Âge, les sorcières étaient réputées pour user du mauvais œil contre tous ceux qui avaient le malheur de croiser leur route. Leurs victimes étaient alors frappées de maux divers, perdaient l’amour de leur conjoint ou étaient jetées dans la misère.

Dans cette croyance, les sorcières – étant associées à l’image de veilles femmes – seraient liées à la ménopause. Puisque les sorcières ne pouvaient plus vu leur âge expulser leurs « impuretés » par les voies naturelles, elles le faisaient à travers leurs yeux.

Face au mauvais œil, les petits enfants et les animaux seraient particulièrement vulnérables.

Partout où les superstitions liées au mauvais œil sont encore vivaces, il est considéré comme dangereux d’attirer l’attention sur la beauté de ses enfants, de peur que le mauvais œil ne leur jette un regard jaloux.

(Source : Ifl Science)

batailles de sorciers et des cercles de démons

Publié le 23/09/2020 à 19:49 par photocosmos
Des batailles de sorciers et des cercles de démons révélés dans des textes chrétiens récemment traduits

Les textes décrivant la bataille des sorciers proviennent du monastère de Saint Macaire le Grand en Egypte. Cette image montre le sanctuaire de Saint-Macaire dans le monastère. (Image: © Danita Delimont / Alamy)

Avez-vous déjà entendu l’histoire d’une bataille de sorciers qui aurait eu lieu lors de la construction d’une église primitive? Ou que diriez-vous de l’histoire d’un garde-frontière qui a défié les ordres du roi Hérode et a épargné la vie de Jésus ?

Les savants ont maintenant traduit ces textes chrétiens «apocryphe» et d’autres (histoires non racontées dans la Bible canonique) en anglais pour la première fois. 

Plus de 300 textes apocryphes chrétiens sont connus, Tony Burke, professeur de christianisme primitif à l’Université York de Toronto, au Canada, a écrit dans le livre qu’il a édité  » New Testament Apocrypha More Noncanonical Scriptures (Volume 2)  » (Eerdmans, 2020) . 

« Les textes apocryphes faisaient partie intégrante de la vie spirituelle des chrétiens longtemps après la clôture apparente du canon et que les appels à éviter et même à détruire une telle littérature n’étaient pas toujours efficaces », a écrit Burke. 

Les anciens chrétiens ont souvent débattu des textes qui disaient la vérité sur Jésus et lesquels ne le faisaient pas. À la fin du quatrième siècle, l’église avait «canonisé» les textes qu’ils pensaient exacts et les avait inclus dans la Bible.

L’un des textes récemment traduits raconte une bataille contre des sorciers «diaboliques» qui tentent de détruire une ancienne église en cours de construction en guise de dédicace à la Vierge Marie dans la ville de Philippes en Grèce. 

Le texte est écrit en copte, une langue égyptienne qui utilise l’alphabet grec, et pourrait avoir été écrit il y a environ 1500 ans, Paul Dilley, professeur d’études religieuses à l’Université de l’Iowa, qui a traduit le texte, a écrit dans le livre . L’histoire est racontée dans deux textes qui provenaient tous deux du monastère de Saint Macaire le Grand en Egypte. A cette époque, une grande partie de la population autour de la Méditerranée s’était convertie au christianisme, même si certains suivaient encore des religions polythéistes. 

«Il y avait une tendance à identifier les vestiges du polythéisme avec des« magoi »ou des« sorciers »qui posaient des dangers pour la communauté chrétienne, parfois ouvertement, parfois clandestinement», a déclaré Dilley à Live Science. 

Dans le texte, la Vierge Marie vient à Mgr Basile (qui a vécu de 329 à 379 après JC) dans un rêve et lui dit où trouver une image d’elle qui « n’est pas faite par des mains humaines », dit le texte traduit. Elle lui ordonne également de placer l’image dans le sanctuaire de son église au sommet de deux colonnes, qu’il trouvera dans un temple à l’extérieur de Philippes. 

« Ces deux colonnes ont été mises en place depuis l’époque des géants. Des images démoniaques les recouvrent. Il n’est possible à personne de les abattre sauf par l’ordre de mon fils bien-aimé [Jésus] », dit la Vierge Marie dans le texte . 

Dans cette histoire, lorsque Basile emmène un groupe au temple, il est confronté à un groupe de sorciers qui connaissaient la magie diabolique. 

« Quand ils ont entendu parler de ces plans [pour déplacer les colonnes], ils sont allés avec beaucoup de trouble et de misère et ils ont fait de grandes illusions diaboliques. » 

Basil prend un bâton qui avait été placé sur un «signe de la croix salvatrice» et le met sur les colonnes.

 «Je l’ai placé [le bâton] sur les deux colonnes, et aussitôt un grand grondement s’est produit sous les colonnes. Soudain, elles [les colonnes] ont bondi à leurs bases et ainsi elles ont roulé jusqu’à ce qu’elles arrivent à la place des stades de la ville, « Dit Basil dans le texte. 

Les sorciers les arrêtent, et le bras de fer magique entre les sorciers et le groupe de Basile s’arrête; à la nuit tombée, Basil décide de renvoyer son groupe et de se reposer. 

Quand Basile s’endort, la Vierge Marie vient à lui dans un autre rêve et jure que les sorciers seront vaincus:

« Ceux qui ont fait cette mauvaise action de magie impertinente, voici, ils sont aveugles », dit-elle. 

Plus tard, après le réveil de Basil, l’eau bouillonne à côté des colonnes, créant un ruisseau qui guérit miraculeusement les gens. Les sorciers n’ont pas été aussi chanceux, car «aussitôt la terre a ouvert la bouche et les a avalés», dit le texte. Basile constate également que l’image a été placée sur les colonnes par la Vierge Marie elle-même. 

Aujourd’hui, les deux exemplaires survivants du texte se trouvent à la Bibliothèque apostolique du Vatican et à la bibliothèque de l’Université de Leipzig. 

Le garde-frontière aide Jésus

Un autre texte récemment traduit parle d’un bandit nommé Dimas (également appelé Dymas / Dismas) qui a été crucifié à côté de Jésus. Le texte affirme que Dimas a déjà travaillé comme garde-frontière et a été crucifié après avoir aidé Jésus et sa famille alors qu’ils fuyaient en Egypte. Le texte dit que Jésus était un bébé à l’époque et que sa famille fuyait le roi Hérode qui voulait tuer Jésus. 

Ce texte apocryphe est écrit en latin et remonte au 12ème ou 13ème siècle, a déclaré Mark Bilby, bibliothécaire adjoint principal en communication savante et maître de conférences en études religieuses à la California State University, Fullerton, qui a traduit le texte. Bilby note qu’au Moyen Âge, il y avait un certain nombre d’histoires qui prétendent raconter l’histoire des criminels crucifiés à côté de Jésus. Le texte a probablement été écrit dans un monastère français, a noté Bilby. 

« Je pense que le scénario est entièrement fictif, en tant que légende construite sur au moins 10 légendes antérieures discrètes », a déclaré Bilby à Live Science. Dans le livre, Bilby a noté que cette histoire et d’autres comme elle peuvent avoir été destinées «à porter un appel implicite pour que les jeunes quittent leur famille, rejoignent les croisades et deviennent un ami de Jésus dans et autour de la Terre Sainte». 

L’histoire se déroule, selon le texte, quand Hérode essayait de trouver et de tuer Jésus, et les gardes avaient reçu l’ordre de tuer tout petit garçon qu’ils rencontraient. Pour guetter Jésus, Dimas et son père gardaient la frontière entre la Judée et l’Égypte, raconte l’histoire.

Dans le texte, le père de Dimas part faire sa tournée et dit à Dimas de surveiller attentivement le passage de la frontière. Peu de temps après, Joseph et Marie arrivent à la frontière avec un bébé Jésus mal habillé. Dimas s’approche de la famille et pose des questions sur Jésus. Marie a peur que Dimas va arracher Jésus, mais Joseph parle à Dimas et le convainc de les laisser partir. 

Joseph convainc Dimas qu’une famille pauvre ne représentait aucune menace pour Hérode. 

« Il convient que vous fassiez tous attention aux fils des hommes riches de cette région qui sont capables de rechigner à sa supériorité à un moment ultérieur. Pourtant, quand vous voyez des gens sordides dans la misère, il ne convient pas de leur reprocher ces parle », dit Joseph dans le texte. 

Dimas leur permet de traverser la frontière et fournit même de la nourriture à la famille. Quand le père de Dimas le découvre, il est furieux. 

« Que vais-je faire maintenant? Lié par serment, je ne pourrai pas mentir. S’il [le roi Hérode] me condamne pour trahison, il me tuera à la place des garçons », dit le père de Dimas. 

Hérode convoque plus tard Dimas, qui lui parle de la famille qui a été autorisée à s’échapper. Dimas est renié par son père et se tourne vers le banditisme. 

« Expulsé de la maison et du quartier de son père, il a commencé à se livrer au banditisme, et c’est devenu une tribulation, parce qu’il était endurci par les armes et la perversité … » dit le texte.
.
Environ 30 ans plus tard, Dimas est capturé à l’époque où Ponce Pilate était préfet (gouverneur) de Judée et crucifié à côté de Jésus (qui est maintenant un adulte), dit le texte. Lorsqu’ils sont sur le point d’être crucifiés, Dimas confesse les péchés qu’il a commis en tant que bandit et est pardonné par Jésus.
.

Le seul exemplaire qui subsiste du texte se trouve à la bibliothèque du Grand Séminaire à Namur, Belgique.

Piégeage de démons

Un autre texte récemment traduit, celui-ci en grec, raconte comment l’apôtre Pierre a piégé sept démons qui se faisaient passer pour des anges dans la ville d’Azotus (également appelée Ashdod dans ce qui est maintenant Israël).

Bien qu’elle remonte au 11ème ou 12ème siècle, l’histoire a probablement été écrite à l’origine des siècles plus tôt, peut-être il y a environ 1600 ans. 

« Le récit résonne avec le contexte des spéculations des quatrième et cinquième siècles sur le péché, mais sa forme lâche et son manque de réglementation semblent représenter une première phase de ce développement », a écrit Cambry Pardee, professeur invité de religion à l’Université Pepperdine de Londres. , dans le livre. 

L’auteur du texte « écrivait une œuvre de fiction, valorisant les aventures du grand héros chrétien Peter », a déclaré Pardee à Live Science. Bien que les événements soient fictifs,

« il est très probable, cependant, que de nombreux chrétiens ordinaires qui ont rencontré cette légende, que ce soit sous forme écrite ou orale, l’auraient cru comme un récit véritable, une histoire perdue de la vie de Pierre » Pardee a dit. 

Dans le texte, Pierre, qui se méfie des « anges», marque un cercle autour d’eux et déclare:

«Mon Seigneur Jésus-Christ, que ta gloire soit révélée par le Saint-Esprit. Sont-ils, comme on dit, des anges de ta divinité ou esprits qui détestent ce qui est bon? »(traduction de Cambry Pardee)

Six des démons admettent à Pierre qu’ils sont des démons de la tromperie, de l’immoralité sexuelle, du mensonge, de l’adultère, de l’avarice et de la calomnie. Le septième démon défie Pierre et demande pourquoi les démons sont si mal traités par rapport aux humains, en disant que les péchés humains sont pardonnés par le Christ mais les péchés démoniaques ne le sont pas.

« Vous avez la partialité du Christ; c’est pourquoi il nous châtie, mais il vous épargne lorsque vous vous repentez. Par conséquent, quand il conduit une prostituée et un collecteur d’impôts et un négateur et un blasphémateur et un calomniateur dans son royaume, alors il devrait rassemblez-nous tous avec vous!  » 

Le démon note également que les humains devraient arrêter de blâmer les démons pour leurs erreurs. 

«Moi, le diable, je ne suis pas leur trouble, mais eux-mêmes tombent. Car je suis devenu faible et je suis sans vigueur. Par conséquent, je n’ai plus de place ni de flèche, car partout les gens sont devenus chrétiens. eux-mêmes et ne pas jeter le blâme »dit le démon. Pierre laisse ensuite partir les démons. 

Le seul exemplaire qui subsiste de ce texte se trouve à la bibliothèque Biblioteca Angelica à Rome.

 

Médium ou mentaliste ?

Publié le 09/07/2020 à 19:10 par photocosmos
Médium ou mentaliste ?

Peut-on communiquer d’esprit à esprit ? Si l’âme survit après la mort, pourrait-elle entrer en contact avec les vivants ? Télépathe, mentaliste, médium… qui reçoit les messages de qui et pourquoi ? Beaucoup de questions, peu de réponses, mais des pistes se dessinent avec des spécialistes pour se faire une meilleure opinion.

Courant 2019, un célèbre médium a été la cible d’un groupe de mentalistes, prêts à prouver qu’avec leurs trucages, ils sont capables des mêmes prouesses : faire croire qu’ils communiquent avec des défunts. Alors que penser de tout cela, quand nous n’avons pas nous-mêmes des antennes ?

L’individu lambda que nous sommes peut-il être dupé, le médium n’est-il qu’un super mentaliste entraîné ou, de son côté, un mentaliste a-t-il des capacités médiumniques qu’il ignore ? Qu’est-ce qui est réellement capté durant une consultation ? Est-ce un message de l’au-delà envoyé par un défunt, une lecture de l’inconscient du client ou encore des parcelles de mémoires akashiques ?

Mentalisme : lire l’esprit

Les mentalistes sont avant tout des personnages de spectacle qui veulent divertir. Ces « prestidigitateurs de l’esprit » bien entraînés peuvent en quelques minutes deviner votre métier, votre âge, votre prénom… à l’aide d’une série de méthodes combinées entre elles et de nombreuses années de pratique. Cédric Hédiard, spécialiste de cet art, explique

« qu’un mentaliste est un artiste qui utilise des trucs comme la communication non verbale et détournée, ou l’hypnose conversationnelle, et il s’appuie sur des procédés d’illusionniste qui aident à obtenir des informations. Il use de la psychologie dans un spectacle, des expériences mentales ou encore des techniques pour orienter les gens, mais c’est un trucage ».

Se livrer à des déductions d’après des stéréotypes associés à l’âge, aux vêtements, ou porter attention aux micro-expressions du visage que nous faisons à l’énoncé de plusieurs options, faire des « lectures » dites à froid, à chaud ou stockées après des recherches sur Internet, tout ceci permet de deviner bien des éléments face à un public ébahi. Mais jusqu’où peut-on manipuler une personne ?

Le célèbre mentaliste français Fabien Olicard pense que

« c’est l’observation psychologique plutôt que la partie mentaliste qui pourrait manipuler des réponses ; interpréter un début de “non” ou de “oui” avec les mouvements corporels permet d’affiner des déclarations, par exemple. Mais le mentaliste utilisera toujours des lieux communs, puis refermera les possibilités au fur et à mesure. Tout en faisant ce chemin-là, il va essayer de faire oublier les étapes précédentes à la personne qui a donné des indices sans s’en rendre compte ».

S’il voulait jouer au médium, il ne pourrait que deviner un existant, inventer des messages qui « vont à tout le monde », tenter des déductions grâce au hasard et détourner l’attention en cas d’échec, creuser la piste en cas de validation. Mais tiendrait-il la blague suffisamment longtemps, et pourrait-il, à l’instar de certains médiums, sortir des secrets de famille inconnus des consultants, ou leur transmettre un message si précis qu’il ne pourrait que leur être adressé ? Là aussi, Fabien Olicard s’amuse :

« Je ne serais pas capable de faire une vraie séance de médium. Je pourrais juste jouer avec leurs souvenirs ou leurs espoirs, ou avec leurs peurs, mais je ne pourrais pas leur dire autre chose que ce qu’ils savaient ou espéraient déjà. Au téléphone, je serais très vite limité, sans voir le visage, les habits, le comportement, l’âge… au-delà de 20 minutes, je serais démasqué ! »

L’inverse du mental : le médium

De leur côté, les médiums obtiennent des informations sans faire aucun effort de « réflexion ». Leur manière de travailler diffère d’une personne à une autre, d’aucuns diraient d’un défunt « contactant » à un autre, tant il y a investigation de l’esprit dans la conscience du receveur.

Les médiums témoignent être comme des antennes émotives, ils ressentent physiquement les messages, les impressions, les sentiments des défunts et doivent les interpréter.

Les médiums vont alors avoir recours aux réponses du consultant pour valider les informations et cela leur est reproché comme une tentative d’influencer. Marylène Coulombe, une médium canadienne, explique :

« J’ai besoin du nom et de la date de décès et après je donne des informations. Je ne cherche pas la validation à tout bout de champ, mais il est vrai qu’elle m’est nécessaire pour alimenter la communication en énergie. Lorsque je pose des questions, c’est aussi pour m’assurer que je suis encore avec la bonne personne. »

Autant les mentalistes sont admirés pour leurs capacités pseudo-divinatoires, autant les médiums sont critiqués pour leurs imprécisions.

Les premiers devinent l’existant, les seconds doivent apporter des preuves avec des outils beaucoup plus aléatoires et ils ne sont pas toujours capables de répondre à des questions précises. Julie Beischel, pharmacologue, cofondatrice et directrice de recherche du Windbridge Institute aux États-Unis, qui se consacre depuis une quinzaine d’années à l’étude scientifique de la médiumnité, avance l’hypothèse de l’utilisation des hémisphères du cerveau :

« Les noms et les dates posent problème à de nombreux médiums. Je pense que c’est parce que ces informations dépendent du cerveau gauche, alors que la médiumnité est un processus qui passe principalement par le cerveau droit. »

À la différence, les mentalistes n’utilisent quasiment que le cerveau gauche lors de leurs tours. La médium Loan Miège confirme :

« Le cerveau droit est celui de la réceptivité, celui qui va capter les messages de l’invisible. Mais si on a envie d’avoir des infos précises, cela demande un basculement vers le cerveau gauche et généralement c’est là qu’on ne “reçoit” plus rien. Difficile d’avoir la connectivité au niveau des deux cerveaux en même temps pour avoir les informations demandées ! »

Ce qui est compliqué pour le médium, c’est qu’à l’opposé du mentaliste, il doit justement « lâcher » le mental pour que les informations lui parviennent. Aurore Roegiers, canal et médium, témoigne :

« Quand je canalise, eh bien justement il ne se passe rien : l’énergie passe juste à travers moi. Je n’ai aucune intention vis-à-vis de la personne. Je reste centrée sur la réceptivité des informations. Si j’ai le moindre jugement ou doute, la guidance ne sera pas bonne. »

Recherches scientifiques sur la médiumnité

L’équipe dirigée par Julie Beischel a recours à des protocoles de tests rigoureux lors de ses études, de manière à éviter les fraudes. Par exemple, un panel de médiums doit répondre à des questions – au téléphone pour ne pas voir les réactions de l’interlocuteur qui enregistre les données – au sujet d’une personne défunte dont il n’a que le prénom.

Les résultats obtenus sont de l’ordre de deux tiers de réponses correctes, ce qui est bien au-dessus d’un ratio dû au hasard. Gary Schwartz est un psychologue américain qui a lui aussi conduit de nombreuses études respectant des protocoles scientifiques implacables, et a obtenu parfois plus de 80 % de bonnes réponses. Il témoigne :

« Les professionnels de la manipulation deviennent blêmes lorsque nous les défions de nous fournir des informations si précises et si particulières lors d’une séance avec un participant dont ils ignorent tout. Par ailleurs, les sceptiques qui affirment que les médiums arrivent à nous duper n’ont pas été capables de faire ressortir de notre protocole expérimental la moindre faille susceptible d’expliquer les résultats obtenus. Les médiums ont fourni des informations parfois effrayantes, douloureuses, choquantes et, dans certains cas, inconnues du participant même, mais par la suite confirmées. » C’est ce qu’on appelle « obtenir des informations en dehors des circuits ordinaires ».

Qu’est-ce qui est réellement capté durant une consultation ?

Pour Julie Beischel, cela délimite trois axes potentiels de processus :

« Nous ne pouvons conclure que les médiums communiquent avec les morts directement. Mais puisqu’ils n’acquièrent pas l’information à travers un moyen de détection normal, il y aurait trois explications suprasensorielles concurrentes. »

Elle les présente donc comme étant : la survie de la conscience après la mort, des capacités suprapsychiques – la télépathie, la clairvoyance ou la précognition – ou la lecture d’un champ informationnel du type mémoires akashiques, qui serait donc accessible à certains. Aujourd’hui, nous ne pouvons pas vraiment trancher sur laquelle de ces pistes prévaudrait. Ce qui est probable, c’est qu’il s’agit d’une combinaison de plusieurs facteurs.

Conscience désincarnée ?

Le Dr Gary Schwartz a mené beaucoup d’expériences de consultations de médiums dans lesquelles se sont mêlées des séries d’imprévus et de surprises étonnantes. Il a publié un ouvrage comprenant des parcours et des témoignages très précis. De ces études ressort l’hypothèse d’une véritable expression personnifiée de l’information : en gros, les réponses semblent avoir

« du caractère » ! « Les informations reçues par les médiums révélaient des propriétés laissant fortement sous-entendre l’existence d’une intention, d’une affirmation de soi, d’une prise de décision, d’une maîtrise de soi, d’un désaccord, d’un entêtement, etc., caractéristiques que les personnes avaient de leur vivant et qui semblaient se poursuivre après leur mort ! », explique le scientifique.

C’est l’expérience personnelle qui peut « invalider » l’aspect scientifique, mais c’est aussi elle qui est source de preuve… Paradoxe incontournable et ironie, le vivant est le seul à pouvoir confirmer s’il reconnaît son défunt avec sa subjectivité. De leur côté les médiums témoignent de leurs ressentis. Ils distinguent la sensation d’un contact avec une personne décédée de la simple réception d’une information qui serait « désincarnée » et captée de manière suprapsychique.

« Quand j’ai un contact avec un défunt, je vois son image physiquement une fraction de seconde, je suis capable de le dépeindre, ensuite j’ai des messages, des phrases, des mots, c’est ma voix qui résonne, parfois j’ai un accent, même si c’est ma voix que j’ai dans ma tête, mais cela n’a rien à voir avec une intuition », témoigne la médium Karinne Bens Corsia.

Cette dernière fait partie des médiums qui travaillent en collaboration avec la police et retrouvent des personnes disparues ou apportent leur aide pour résoudre des enquêtes. Lorsque cela fonctionne, cela ne relève bien entendu pas du mentalisme ni de l’escroquerie.

La science peut observer le résultat, mais serait en peine aujourd’hui d’en prouver l’origine. Enfin, Julie Beischel fait référence aux enfants médiums qui sont très spontanés dans leurs témoignages. Ils évoquent la présence de personnes décédées de manière claire et n’ont pas autant d’a priori que les adultes concernant leurs capacités.

Ce qui est compliqué pour le médium, c’est qu’à l’opposé du mentaliste, il doit justement « lâcher » le mental.

Lire le réel, lire des mémoires

Qu’un médium soit mentaliste, capable de décrypter des réponses subtilement données par le vivant qui le consulte, ou qu’un mentaliste canalise à ses dépens des informations envoyées par un au-delà, habité ou non, tout ceci ne revient finalement qu’à une « lecture du réel ». Mais comme le précise Gary Schwartz :

« Il n’en demeure pas moins possible que les médiums se soient servis d’une faculté super-psychique, par exemple lire dans les pensées d’un proche à distance ou aller chercher des informations disponibles dans le vide quantique. »

Cela reviendrait à lire dans « un espace » une mémoire, qu’elle soit portée par quelqu’un ou par un champ quantique. Le physicien du CNRS Philippe Guillemant apporte un éclairage pertinent en rajoutant deux couches d’informations supplémentaires à l’espace-temps – de trois dimensions vibratoires chacune – :

« Notre conscience est dans la couche intermédiaire, notre corps-cerveau est dans la première et notre Soi, notre âme, est dans la troisième couche. Ces couches sont interconnectées de telle manière que les couches inférieures peuvent recevoir des informations des couches supérieures, lorsqu’elles arrivent à s’extraire de leur conditionnement. »

Ainsi médiums, consultants ou autres, nous serions capables de recevoir des informations, et nous les traiterions différemment. Les uns consciemment comme les médiums en entendant ou décryptant avec leurs sensations, les autres avec l’intuition, ou encore nous serions juste des transmetteurs sans le savoir. Autant de pistes différentes dont il est difficile de tirer une conclusion.

Quant à savoir s’il s’agit d’une communication avec des êtres ayant survécu dans l’au-delà, ici aussi Philippe Guillemant parle plutôt d’entités informationnelles. Concernant les synchronicités, l’intuition ou la voyance, il s’agirait de syntoniser des informations sur des vibrations multidimensionnelles constituant leur onde porteuse émotionnelle.

« Je doute que l’on ait affaire à de vraies consciences qui auraient survécu, mais plus probablement à des mémoires de leurs vécus rassemblées dans une conscience collective – que certains appellent l’astral –, des mémoires qui, du fait qu’on les “vibre”, sont invitées. Je pense qu’il faut considérer la possibilité des deux », conclut le scientifique.

Types de messages « banals »

On reproche souvent aux médiums de délivrer des messages de type très général aux vivants venus consulter. Marylène Coulombe explique :

« Si je vous dis que j’ai un téléphone et que je peux vous mettre en communication avec vos défunts, mais pendant seulement deux minutes, vous direz quoi ? Tout le monde aura les mêmes messages : je l’aime, est-ce qu’il va bien ? Est-ce qu’il m’entend ? Et pourquoi, pour eux, ça ne serait pas pareil ? Les défunts savent qu’ils ont peu de temps et d’énergie. Les ponts ne sont pas aisés entre les deux mondes, parce que si nous y avions accès plus facilement, nous passerions notre temps à communiquer avec eux et ce n’est pas le but de l’incarnation. Même si des voies existent, et qu’il semble qu’ils veuillent nous aider.