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Par anglade, le 06.12.2025
christian anglade vous remercie de votre rédaction élogieuse sur mes films documentaires des années 70 '
Par anglade, le 05.12.2025
bonjour josy merci a toi ,je ne sais pas qui tu es mais c'est gentilde venir me saluer a mon tour de te souh
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Dernière mise à jour :
10.12.2025
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HITLER Années d'études et de souffrances à Vienne-2
SUITE....
C'est avec des sentiments tout différents que je regardais, à quelques jours de là, défiler interminablement, quatre par quatre, des ouvriers viennois prenant part à une mani-
festation populaire. Je restai là pendant près de deux heures et, retenant mon souffle, je regardais se dérouler lentement le long serpent humain. Le cœur serré, je quittai finalement la place et rentrai chez moi. Chemin faisant j'aperçus dans un bureau de tabac l'Arbeiterzeitung,le principal organe de l'ancienne social-démocratie autrichienne. Je le trouvais aussi dans un café populaire à bon marché, où j'allais assez souvent lire les journaux ; mais jusqu'alors je n'arrivais pas à lire plus de deux minutes cette misérable feuille, dont le ton agissait sur mon esprit comme du vitriol. Sous le coup de la manifestation à laquelle je venais d'assister, j'obéis à une voix intérieure qui me poussa à acheter cette fois le journal et à le lire complètement. J'y consacrai ma soirée, malgré la violente colère que souleva en moi, à maintes reprises, ce tissu de mensonges.
Mieux que dans les livres des théoriciens, je pouvais désormais étudier dans la presse quotidienne des Socialistes Démocrates le développement de leur pensée intime.
Quelle différence ! D'une part, les livres où miroitent, sous le signe de la plus profonde sagesse, les paroles de liberté, d'honneur et de beauté - tout cela affirmé avec la voix d'airain des prophètes - ; d'autre part, agressive, ne reculant devant aucune bassesse, rompue à la pratique de toutes les calomnies : la presse quotidienne de cette doctrine de salut de l'humanité nouvelle.
Les livres sont pour les niais et les imbéciles des « classes intellectuelles » moyennes, et aussi naturellement des classes supérieures ; les journaux sont pour la masse.
Je retrouvai mon peuple en approfondissant, dans sa littérature et dans sa presse, la doctrine de la Social Démocratie.
Et ce qui m'avait paru jadis un abîme infranchissable, me devint l'occasion d'un plus grand amour.
Seul, en effet, un sot pourrait, connaissant cet énorme travail d'empoisonnement, en condamner la victime. Plus s'accusa mon indépendance dans les années qui suivirent, plus je pénétrai les causes profondes des succès de la Social-Démocratie. Je compris alors le sens de l'ordre brutal de ne lire que des journaux rouges et des livres rouges, de ne fréquenter que des réunions rouges, etc. Dans une clarté impitoyable, je voyais se révéler les résultats indiscutables de cette doctrine de l'intolérance.
L'âme de la masse n'est accessible qu'à tout ce qui est entier et fort.
De même que la femme est peu touchée par des raisonnements abstraits, qu'elle éprouve une indéfinissable aspiration sentimentale pour une attitude entière et qu'elle se soumet au fort tandis qu'elle domine le faible, la masse préfère le maître au suppliant, et se sent plus rassurée par une doctrine qui n'en admet aucune autre près d'elle, que par une libérale tolérance. La tolérance lui donne un senti ment d'abandon ; elle n'en a que faire. Qu'on exerce sur elle un impudent terrorisme intellectuel, qu'on dispose de sa liberté humaine : cela lui échappe complètement, et elle ne pressent rien de toute l'erreur de la doctrine. Elle ne voit que les manifestations extérieures voulues d'une force déterminée et d'une brutalité auxquelles elle se soumet toujours.
Si à la Social-Démocratie s'oppose une doctrinemieux fondée, celle-ci vaincra même si la lutte est chaude, à condition cependant qu'elleagisse avec autant de brutalité.
En moins de deux ans, j'avais pénétré à la fois la doctrine et l'outil de la Social-Démocratie.
Je compris l'infâme terrorisme intellectuel qu'exerce ce mouvement surtout sur la bourgeoisie qui, ni moralement ni physiquement, n'est de taille à soutenir de semblables assauts. La tactique de la Social-Démocratie consiste à faire pleuvoir, à un signal donné, une véritable averse de men songes et de calomnies sur les adversaires qui lui semblent les plus redoutables, jusqu'à ce que leurs nerfs soient brisés, et qu'ils se soumettent à l'odieux dans le fol espoir de recouvrer la tranquillité.
Mais c'est bien là seulement un fol espoir.
Et le jeu recommence jusqu'à ce que les victimes se sentent paralysées par la peurdu roquet furieux.
Comme, par expérience personnelle, la Social-Démocratie connaît admirablement la valeur de la force, elle s'acharne surtout contre ceux en qui elle flaire quelque étoffe. Inversement, elle décerne aux êtres faibles du parti adverse des louanges plus ou moins discrètes selon l'idée qu'elle se fait de leur valeur intellectuelle.
Elle craint moins un homme de génie dépourvu de volonté qu'une nature vigoureuse qui n'a qu'une intelligence moyenne.
Quant à ceux qui n'ont ni intelligence ni volonté, elle ' les porte aux nues !
Elle s'entend à faire naître l'apparence qu'elle seule possède le moyen de faire régner la tranquillité ; cependant que, prudemment, mais sans perdre de vue ses fins, elle conquiert successivement ses objectifs : tantôt elle s'y installe furtivement ; tantôt elle saute dessus au grand jour, profitant alors de ce que l'attention générale est tournée vers d'autres sujets dont elle ne veut pas être distraite, ou de ce que le larcin est jugé trop minime pour provoquer un scandale et faire rendre gorge au détestable adversaire.
Cette tactique, qui est basée sur une juste évaluation des faiblesses humaines, doit conduire presque mathématiquement au succès, si le parti adverse n'apprend pas à combattre les gaz asphyxiants par les gaz asphyxiants.
Il faut dire aux natures faibles qu'il s'agit en cette occurrence d'être ou de ne pas être.
Je compris l'importance de la terreur corporelle que l'individu a de la masse.
Ici encore, juste psychologie !
La terreur sur le chantier, à l'usine, aux lieux de réunion et à l'occasion des meetings, aura toujours un plein succès tant qu'une terreur égale ne lui barrera pas la route.
Bien certainement alors, le parti poussera les hauts cris, et, tournant bride, fera appel à l'autorité de l'Etat qu'il dénigrait tout à l'heure. Le plus souvent d'ailleurs, il arriva à ses fins au milieu du désarroi général. Car il se trouvera bien quelque vache de haut fonctionnaire qui, dans l'espoir pusillanime de se concilier peut-être ainsi pour l'avenir les bonnes grâces de l'ennemi redouté, l'aidera à briser celui qui s'opposait à cette peste mondiale.
Quelle impression un tel succès produira-t-il sur l'esprit de la masse, tant chez ses partisans que chez ses adversaires ? Seul, quiconque connaît l'âme du peuple non d'après les livres, mais d'après la vie, peut s'en rendre compte. Tandis que dans les rangs des partisans, la victoire obtenue vaudra comme le triomphe du bon droit de leur cause, le plus souvent l'adversaire vaincu désespérera du succès de toute résistance future. Plus j'appris à connaître les méthodes de la terreur corporelle, plus grandit mon indulgence à l'égard de la multitude qui la subissait.
Je bénis mes souffrances d'alors de m'avoir rendu â mon peuple, et de m'avoir appris â distinguer entre meneurs et victimes.
Car il faut bien se dire que ces hommes dévoyés ne sont que des victimes. Si, maintenant, je m'efforçais de dépeindre en quelques traits l'âme de ces classes « inférieures », mon tableau serait infidèle si je n'affirmais pas que, dans ces profondeurs, je retrouvais encore la lumière ; j'y ai rencontré de rares sentiments de sacrifice, de camaraderie fidèle, d'extraordinaire modération et de réserve pleine de modestie, surtout chez des ouvriers d'un certain âge. Et bien que ces vertus se perdent de plus en plus dans les nouvelles générations, surtout sous l'influence de la grande ville, il y reste encore beaucoup de jeunes gens chez qui une nature foncièrement saine l'emporte sur les vilenies ordinaires de la vie. Et si ces braves gens pleins de cœur apportent l'appui de leur activité politique aux ennemis mortels de notre peuple, c'est qu'ils ne comprennent pas et ne peuvent pas comprendre toute l'infamie de leur doctrine; c'est que personne n'a pris la peine de se soucier d'eux; c'est qu'enfin les entraînements sociaux ont été plus forts que leur première volonté d'y résister. C'est la misère qui, s'emparant d'eux un jour ou l'autre, les a poussés dans le camp de la Social-Démocratie.
La bourgeoisie ayant fait front un nombre incalculable defois, de la façon la plus maladroite comme la plusimmorale, contre les exigences des travailleursmême les plus légitimementhumaines, sans d'ailleurs tirerni pouvoir espérer un profit quelconque d'une telle attitude, le travailleur honnêtes'est trouvé lui-même poussé de l'organisation syndicale vers la politique.
Au début, des millions de travailleurs étaient certainement su fond d'eux-mêmes ennemis de la Social-Démocratie, mais leur résistance fut vaincue â maintes reprises, dans des conditions insensées, tandis que les partis bourgeois prenaient position contre toute revendication sociale. Ce refus borné de rien tenter pour améliorer la condition des ouvriers : refus d'aménager des dispositifs de sécurité sur les machines, refus de réglementer le travail des enfants, et de la femme - au moins pendant les mois de grossesse de celle-ci - ce refus, dis-je, contribua â pousser les masses dans les filets de la Social-Démocratie, qui s'emparait avec
reconnaissance de chacun de ces cas révélateurs d'une si pitoyable pensée (politique). Jamais les partis bourgeois ne pourront réparer leurs erreurs d'alors. Car, en s'opposant à toutes les réformes sociales, ils ont semé la haine ; et ils ont donné raison en apparence aux propres affirmations de l'ennemi mortel du peuple, â savoir que le parti social-démocrate défendait seul les intérêts du monde des travailleurs.
C'est ainsi que furent jetées les bases morales qui permirent aux syndicats de se constituer réellement. Cette organisation devait dès lors former le principal pourvoyeur du parti politique social-démocrate.
Au cours de mes années de formation à Vienne, je dus, bon gré mal gré, prendre position sur la question des syndicats.
N'y voyant qu'une partie constitutive inséparable du parti social-démocrate, ma décision fut rapide - et fausse !
J'eus naturellement vite changé d'avis.
Dans ces questions essentielles, le sort même devait m'ouvrir les yeux.
Et mon premier jugement en fut complètement retourné.
J'avais vingt ans, lorsque j'appris à distinguer entre les syndicats en tant que moyens pour le travailleur de défendre ses droits sociaux et de lutter pour de meilleures conditions d'existence, et les syndicats, en tant qu'instruments du parti de la lutte politique des classes.
La Social-Démocratie comprit l'énorme importance du mouvement syndical. L'annexant â sa propre cause, elle en assura le succès, tandis que la bourgeoisie, faute de s'en être rendu compte, y perdit sa position politique ; elle crut en effet que son veto impertinent suffirait â arrêter le développement logique de ce mouvement et. â le pousser dans l'illogisme. Or il est absurde et inexact de prétendre que le mouvement syndical est, par sa nature même, destructeur de l'idée de patrie. Bien au contraire. Si l'activité syndicale se donne comme but d'élever le niveau social d'une classe qui est un des piliers de la nation, non seulement elle n'agit pas contre la patrie et l'Etat, mais encore son action est nationale su meilleur sens de ce mot. Contribuant à créer les conditions sociales hors desquelles on ne saurait songer â une éducation nationale commune, elle mérite bien de la patrie. De même, lorsque s'attaquant aux causes
physiques et morales de la misère du peuple, elle le guérit de ses plaies sociales et le ramène à la santé.
Il est donc superflu de se demander si l'activité syndicale est indispensable.
Tant qu'il y aura des employeurs dénués de compréhension sociale ou ri ayant pas le sentiment du droit et de la justice, leurs employés, partie intégrante de notre peuple, auront le droit et le devoir de défendre les intérêts de la communauté contre l'avidité ou la déraison d'un seul ; car sauvegarder la fidélité et la confiance chez le peuple, c'est agir dans l'intérêt de la nation, tout comme sauvegarder sa santé.
Lorsque d'indignes entrepreneurs se sentent étrangers â la communauté nationale et menacent la santé physique et morale d'une classe, leur avidité ou leur insouciance ont une action néfaste sur l'avenir du pays.
Eliminer les causes d'une telle évolution, c'est certainement bien mériter de la nation.
Que l'on ne dise pas â ce propos que chacun est libre de tirer les conséquences des injustices réelles ou imaginaires dont il se croit victime. Non : il n'y a là qu'une ruse de guerre pour détourner l'attention. Est-il, oui ou non, d'intérêt national de détruire tout ce qui vient se mettre en travers de la vie sociale ? Si c'est oui, il faut combattre avec les armes qui assureront le succès. Or, un ouvrier isolé ri est jamais en mesure de faire obstacle à la puissance d'un gros employeur ; la question n est pas, en effet, de faire triompher le bon droit, car si celui-ci était reconnu, il n'y aurait ni causes de conflit, ni conflit : le sentiment du droit y aurait déjà loyalement mis un terme, ou mieux encore, le conflit n aurait jamais pris naissance. Alors il n'y a plus qu'à être le plus fort. Lorsque des hommes sont traités indignement, ou en méconnaissance des lois sociales, et que la résistance apparaît de ce fait nécessaire, tant que des lois et des juges n'auront pas été institués pour mettre un terme aux injustices, la force seule décidera des conflits. Mais il est évident qu'une multitude d'employés doit se grouper et se donner comme représentant un individu déterminé, pour conserver quelques chances de succès contre l'individu qui incarne à lui seul la puissance de l'entreprise.
Ainsi l'organisation syndicale peut introduire dans la vie courante un surcroît de sens social avec toutes ses
conséquences pratiques. Elle peut, par suite, supprimer les points de friction qui provoquent des sujets de mécontentement et des plaintes, toujours les mêmes.
S'il n'en est pas ainsi, il faut en attribuer en grande partie la responsabilité à ceux qui savent barrer la route aux lois de réforme sociale, ou qui les rendent inopérantes grâce à leur influence politique.
Et, plus la bourgeoisie politique ignorait ou voulait ignorer l'importance de l'organisation syndicale, plus elle se raidissait dans sa résistance, plus la Social-Démocratie fit sien le mouvement combattu.
Avec prévoyance, elle s'en fit une plateforme solide qui la soutint bien souvent aux heures critiques.
Toutefois, le but profond du mouvement disparut peu à peu pour faire place à de nouveaux objectifs. Car la Social-Démocratie ne s'attacha jamais à conserver le programme initial du mouvement corporatif qu'elle avait absorbé.
On peut même affirmer que ce fut toujours le moindre de ses soucis.
En quelques dizaines d'années, toutes les forces créées en vue de la défense de droits sociaux furent appliquées, dès qu'elles tombèrent entre les mains expertes de la Social-Démocratie, à consommer la ruine de l'économie nationale. Les intérêts des ouvriers, on ne s'en embarrassait plus : car l'emploi de moyens de coercition d'ordre économique permet toutes les exactions, même d'ordre politique, pourvu seulement qu'il y ait autant d'ignorance d'un côté, que de stupide résignation grégaire de l'autre.
Et c'était justement le cas.
C'est vers la fin du siècle dernier que le mouvement syndical a commencé à se détourner de ses buts primitifs. D'année en année, il s'était de plus en plus engagé dans le cercle maudit de la politique social-démocratique, pour ne plus servir, finalement, que de moyen de pression dans la lutte des classes. Une fois qu'il aurait ruiné, par ses coups répétés, tout l'édifice économique péniblement constitué, il deviendrait facile de réserver le même sort à l'édifice de l'Etat, désormais privé de ses fondations économiques. Le parti s'intéressait de moins en moins aux
besoins réels de la classe ouvrière, lorsqu'un jour il lui apparut que, pour sa politique, il n'était en somme nullement souhaitable que les misères de la masse du peuple fussent soulagées : car, une fois ses désirs satisfaits, il se pourrait fort bien que cette masse cessât d'être une troupe de combat éternellement et aveuglément dévouée.
Cette perspective, qu'ils pressentaient lourde d'orages, inspira aux dirigeants de la lutte des classes une telle frayeur qu'ils en arrivaient à repousser en sous-main des améliorations sociales vraiment fécondes et même à prendre délibérément position contre elles.
Ils ne se mettaient d'ailleurs pas en peine de justifier une attitude aussi incompréhensible.
Plus le flot des revendications montait, plus leur chance d'être satisfaites devenait insigni6ante, mais on pouvait du moins expliquer à la classe ouvrière qu'en ne donnant satisfaction que d'une manière ridicule à ses droits les plus sacrés, on ne visait diaboliquement qu'à affaiblir sa puissance de combat et, si possible, à la paralyser. On ne s'étonnera pas du succès de ces allégations sur une masse incapable de toute sérieuse réflexion.
Le camp bourgeois s'indignait de la mauvaise foi manifeste de cette tactique social-démocratique, mais n'en déduisait pour lui-même aucune ligne de conduite. La peur même qu'avait la Social-Démocratie de soulager effectivement la classe ouvrière de sa misère profonde, aurait dû précisément décider la bourgeoisie aux efforts les plus énergiques dans ce sens, afin d'arracher aux partisans de la lutte des classes l'arme dont ils se servaient.
Mais elle n'en fit rien.
Au lieu d'attaquer les positions adverses, elle se laissa elle-même presser et enserrer ; elle appela ensuite à son aide des moyens si tardifs et si insignifiants qu'ils demeurèrent complètement inefficaces et purent être mis facilement hors de cause. Tout demeura comme avant ; seul le mécontentement avait augmenté.
Le « syndicat libre » pesa désormais ainsi qu'une menace d'orage sur l'horizon politique comme sur la vie de chacun. Il devint un des plus redoutables instruments de terreur
contre la sécurité et l'indépendance de l'économie nationale, contre la solidité de l'Etat et contre la liberté individuelle. C'était surtout le " syndicat libre u qui résumait la notion
de démocratie en une phrase ridicule et odieuse, qui insultait à la liberté et stigmatisait la fraternité de cette inoubliable façon : « Si tu n'es pas un camarade, on te brisera le crâne. "
C'est ainsi que je fis alors la connaissance de cette amie de l'humanité. Dans les années qui suivirent, ma conception s'amplifia et s'approfondit, mais je n'eus rien à y changer.
Mieux j'arrivais à discerner les dehors de la Social-Démocratie, plus je souhaitais découvrir le fond de cette doctrine.
La littérature officielle du parti ne pouvait m'être à cet égard d'une grande utilité. Quand elle s'occupe de questions économiques, ses affirmations et les preuves qu'elle en donne sont fausses ; quand elle traite de buts politiques, elle manque de sincérité. En outre, son esprit de chicane, revêtu d'une forme moderne, et la façon dont les arguments étaient présentés m'inspiraient une profonde répugnance. Ses phrases d'un style bégayant, cousues de termes obscurs ou incompréhensibles, ont la prétention de renfermer des pensées profondes, mais n'en contiennent aucune. Il faut être un de ces bohêmes décadents de nos grandes villes pour se sentir à l'aise et comme chez soi dans ce labyrinthe où se perd la raison et pêcher dans ce fumier de dadaïsme littéraire des « impressions intimes » ; ces écrivains spéculent manifestement sur l'humilité proverbiale d'une partie de notre peuple, qui croit toujours découvrir dans ce qu'elle comprend le moins des vérités d'autant plus rares.
En confrontant la fausseté et l'absurdité de cette doctrine au point de vue théorique, et la réalité de ses manifestations, je me fis peu à peu une idée claire du but caché où elle tendait.
Alors des pressentiments inquiétants et une crainte pénible s'emparèrent de moi. Je me trouvais en présence d'une doctrine inspirée par l'égoïsme et la haine, calculée pour remporter mathématiquement la victoire, mais dont le triomphe devait porter à l'humanité un coup mortel.
J'avais entre temps découvert les rapports existant entre cette doctrine destructrice et le caractère spécifique d'un peuple qui m'était resté jusqu'alors pour ainsi dire inconnu.
Seule, la connaissance de ce que sont les Juifs donne la clef des buts dissimulés, donc réellement poursuivis par la Social-Démocratie.
Connaître ce peuple, c'est ôter le bandeau d'idées fausses qui nous aveugle sur les buts et les intentions de ce parti ; à travers ses déclamations nébuleuses et embrouillées sur la question sociale, on voit poindre la figure grotesque et grimaçante du marxisme.
Il me serait difficile aujourd'hui, sinon impossible, de
dire à quelle époque le nom de Juiféveilla pour la première fois en moi des idées particulières. Je ne me souviens pas d'avoir entendu prononcer ce mot dans la maison paternelle du vivant de mon père. Je crois que ce digne homme aurait considéré comme arriérés des gens qui auraient prononcé ce nom sur un certain ton. II avait, au cours de sa vie, fini par incliner à un cosmopolitisme plus ou moins déclaré qui, non seulement avait pu s imposer à son esprit malgré ses convictions nationales très fermes, mais avait déteint sur moi.
A l'école, rien ne me conduisit à modifier les idées prises à la maison.
A la Realschule je fis bien la connaissance d'un jeune Juif avec lequel nous nous tenions tous sur nos gardes, mais simplement parce que différents incidents nous avaient amenés à n'avoir dans sa discrétion qu'une confiance très limitée. D'ailleurs, ni mes camarades, ni moi, nous ne tirâmes de ce fait des conclusions particulières.
Ce fut seulement quand j'eus quatorze ou quinze ans que je tombai fréquemment sur le mot de Juif, surtout quand on causait politique. Ces propos m'inspiraient une légère aversion et je ne pouvais m'empêcher d'éprouver le sentiment désagréable qu'éveillaient chez moi, lorsque j'en étais témoin, les querelles au sujet des confessions religieuses.
A cette époque, je ne voyais pas la question sous un autre aspect.
Il n'y avait que très peu de Juifs à Linz. Au cours des siècles ils s'étaient européanisés extérieurement et ils ressemblaient aux autres hommes ; je les tenais même pour des Allemands. Je n'apercevais pas l'absurdité de cette
illusion, parce que leur religion étrangère me semblait la seule différence qui existât entre eux et nous. Persuadé qu'ils avaient été persécutés pour leurs croyances, les propos défavorables tenus sur leur compte m'inspiraient une antipathie qui, parfois, allait presque jusqu'à l'horreur.
Je ne soupçonnais pas encore qu'il pût y avoir des adversaires systématiques des Juifs.
J'arrivai ainsi à Vienne.
Tout saisi par l'abondance de mes sensations dans le domaine de l'architecture, pliant sous le fardeau de mon propre sort, je n'eus pas dans les premiers temps le moindre coup d'œil sur les différentes couches composant la population de cette énorme ville. Bien qu'alors Vienne comptât près de deux cent mille Juifs sur deux millions d'âmes, je ne les remarquais pas. Mes yeux et mon esprit ne furent pas pendant les premières semaines de taille à supporter l'assaut que leur livraient tant de valeurs et d'idées nouvelles. Ce n'est que lorsque peu à peu le calme se rétablit en moi et que ces images fiévreuses commencèrent à se clarifier que je songeai à regarder plus attentivement le monde nouveau qui m'entourait et qu'entre autres je me heurtai à la question juive.
Je ne veux pas prétendre que la façon dont je fis sa connaissance m'ait paru particulièrement agréable. Je ne voyais encore dans le Juif qu'un homme d'une confession différente et je continuais à réprouver, au nom de la tolérance et de l'humanité, toute hostilité issue de considérations religieuses. En particulier, le ton de la presse antisémite de Vienne me paraissait indigne des traditions d'un grand peuple civilisé. J'étais obsédé par le souvenir de certains événements remontant au moyen âge et que je n'aurais pas voulu voir se répéter. Les journaux dont je viens de parler n'étaient pas tenus pour des organes de premier ordre. Pourquoi ? Je ne le savais pas alors su juste moi-même. Aussi les considérais-je plutôt comme les fruits de la colère et de l'envie, que comme les résultats d'une position de principe arrêtée, fût-elle fausse.
Cette idée fut renforcée en moi par la forme infiniment plus convenable, à mon avis, sous laquelle la véritable grande presse répondait à ces attaques, ou bien, ce qui me paraissait encore plus méritoire, se contentait de les tuer par le silence, n'en faisant pas la moindre mention.
Je lus assidûment ce qu'on appelait la presse mondiale (la Neue Freie Presse,le Wiener Tagblatt,etc.) ; je fus stupéfait de voir avec quelle abondance elle renseignait ses lecteurs et avec quelle impartialité elle traitait toutes les questions. J'appréciais son ton distingué ; seul, son style redondant ne me satisfaisait pas toujours ou même m'affectait désagréablement. Mais enfin ce travers pouvait être l'effet de la vie trépidante qui animait toute cette grande ville cosmopolite.
Comme je tenais alors Vienne pour une cité de ce genre, je pensais que l'explication que je me donnais à moi-même pouvait servir d'excuse.
Mais ce qui me choquait fréquemment, c'était la façon indécente dont cette presse faisait sa cour su gouvernement. Il ne se passait pas à la Hofburg le moindre événement qui ne fût rapporté aux lecteurs dans des termes manifestant soit un enthousiasme délirant, soit l'affliction et la consternation. C'était un chiqué qui, surtout lorsqu'il était question du « plus sage monarque u de tous les temps, rappelait presque la danse qu'exécute le coq de bruyère au temps du rut pour séduire sa femelle.
Il me parut que tout cela n'était que parade.
Cette constatation jeta quelques ombres sur l'idée que je me faisais de la démocratie libérale.
Rechercher la faveur de la cour, et sous une forme aussi indécente, c'était faire trop bon marché de la dignité de la nation.
Ce fut le premier nuage qui obscurcit mes relations morales avec la grandepresse viennoise.
Comme je l'avais toujours fait auparavant, je suivais aussi à Vienne, et avec la plus grande passion, tout ce qui se passait en Allemagne, aussi bien en politique qu'en ce qui concernait la vie sociale. Avec fierté et admiration, je comparais l'ascension du Reich avec la maladie de langueur dont était atteint l'Etat autrichien. Mais, si les succès de la politique étrangère du Reich me causaient une joie la plupart du temps sans mélange, la vie politique â l'intérieur était moins réjouissante et me causait souvent de graves soucis. Je n'approuvais pas, â cette époque, la lutte menée contre Guillaume II. Je voyais en lui non seulement l'empereur d'Allemagne, mais surtout le créateur de la flotte allemande. L'interdiction que le Reichstag avait
signifiée à l'empereur de prononcer des discours politiques, me révoltait au dernier degré comme émanant d'une assemblée qui, à mes yeux, n'était nullement qualifiée pour cela. En une seule session, ces oies mâles caquetaient dans leur Parlement plus d'absurdités que n'aurait pu le faire, pendant des siècles, toute une dynastie d'empereurs, y compris les numéros les plus faibles d'esprit de la série.
J'étais indigné de voir que, dans un Etat où tout demi-fou prétendait prendre la parole pour faire entendre ses commentaires et même avait la bride sur le cou au sein du Reichstag pour perdre la nation en qualité de " législateur ", celui qui portait la couronne impériale pût recevoir une " réprimande " de la plus misérable assemblée de bavards de tous les temps.
Ce qui me mettait encore plus hors de moi, c'était de constater que cette même presse de Vienne, qui saluait avec la plus grande humilité le moindre cheval des équipages de la cour et tombait en extase si l'animal remuait la queue en réponse, se permettait d'exprimer avec une malignité qui se dissimulait mal sous des airs soucieux, ses inquiétudes touchant l'empereur d'Allemagne.
A l'entendre, elle était bien loin de vouloir se mêler des affaires de l'empire d'Allemagne - non, Dieu l'en garde ! mais, en mettant d'une façon aussi amicale le doigt sur la plaie, elle remplissait le devoir que lui imposait l'alliance établie entre les deux empires et satisfaisait en même temps à l'obligation qu'ont les journaux de dire la vérité, etc. Et d'enfoncer à coeur joie son doigt dans la plaie !
Le sang m'en montait au cerveau. J'en vins à me méfier de plus en plus de la grande presse.
Il me fallut reconnaître qu'un des journaux antisémites, le Deutsches Volksblatt,avait beaucoup plus de tenue dans de pareilles occasions.
Ce qui, de plus, me donnait sur les nerfs, c'était le culte répugnant que la grande presse avait alors pour la France. On avait honte d'être allemand quand on lisait les hymnes douçâtres qu'elle entonnait à la louange de la u grande nation civilisée ». Cette misérable gallomanie me fit plus d'une fois lâcher quelqu'un de ces « journaux mondiaux ». Je me rejetais souvent sur le Volksblattqui était d'un format beaucoup plus petit, mais qui traitait bien plus congrûment de pareils sujets. Je n'approuvais pas son antisémitisme
agressif, mais j'y trouvais parfois des arguments qui me donnaient à réfléchir.
En tous cas, c'est en de pareilles occasions que je fis la connaissance de l'homme et du parti qui décidaient alors du sort de Vienne : le Dr Karl Lueger et le parti chrétien-social.
Je leur étais très hostile lorsque j'arrivai à Vienne.
L'homme et le parti étaient à mes yeux réactionnaires.
Mais un sentiment de justice élémentaire devait modifier ce jugement, lorsque j'eus l'occasion de connaître l'homme et son oeuvre et mon appréciation mieux fondée devint une admiration déclarée. Aujourd'hui plus encore qu'autrefois je tiens le Dr Lueger pour le plus éminent bourgmestre allemand de tous les temps.
Combien de mes préjugés furent balayés par un tel revirement d'opinion vis-à-vis du mouvement chrétien-social !
Mais si, de même, mon jugement sur l'antisémitisme se modifia avec le temps, ce fut bien là ma plus pénible conversion.
Elle m'a coûté les plus durs combats intérieurs et ce ne fut qu'après des mois de lutte où s'affrontaient la raison et le sentiment que la victoire commença à se déclarer en faveur de la première. Deux ans plus tard, le sentiment se rallia à la raison pour en devenir le fidèle gardien et conseiller.
Pendant cette lutte acharnée entre l'éducation qu'avait reçue mon esprit et la froide raison, les leçons de choses que donnait la rue â Vienne m'avaient rendu d'inappréciables services. Il vint un temps où je ri allais plus, comme pendant les premiers jours, en aveugle à travers les rues de l'énorme ville, mais où mes yeux s'ouvrirent pour voir, non plus seulement les édifices, mais aussi les hommes.
Un jour où je traversais la vieille ville, je rencontrai tout à coup un personnage en long kaftan avec des boucles de cheveux noirs.
Est-ce là aussi un Juif ? Telle fut ma première pensée. A Linz, ils n'avaient pas cet aspect-là. J'examinai l'homme â la dérobée et prudemment, mais plus j'observais ce visage étranger et scrutais chacun de ses traits, plus la première question que je tri étais posée prenait dans mon cerveau une autre forme :
Est-ce là aussi un Allemand ?
Comme toujours en pareil cas, je cherchai dans les livres un moyen de lever mes doutes. J'achetai pour quelques hellers les premières brochures antisémites de ma vie. Elles partaient malheureusement toutes de l'hypothèse que leurs lecteurs connaissaient ou comprenaient déjà dans une certaine mesure la question juive, du moins en son principe. Enfin leur tan m'inspirait de nouveaux doutes, car les arguments qu'elles produisaient à l'appui de leurs affirmations étaient souvent superficiels et manquaient complètement de base scientifique.
Je retombai alors dans mes anciens préjugés. Cela dura des semaines et même des mois.
L'affaire me paraissait si monstrueuse, les accusations étaient si démesurées, que, torturé par la crainte de commettre une injustice, je recommençai à m'inquiéter et à hésiter.
Il est vrai que sur un point, celui de savoir qu'il ne pouvait pas être question d'Allemands appartenant à une confession particulière, mais bien d'un peuple à part, je ne pouvais plus avoir de doutes ; car, depuis que j'avais commencé à m'occuper de cette question, et que mon attention avait été appelée sur le Juif, je voyais Vienne sous un autre aspect. Partout où j'allais, je voyais des Juifs, et plus j'en voyais, plus mes yeux apprenaient à les. distinguer nettement des autres hommes. Le centre de la ville et les quartiers situés au nord du canal du Danube fourmillaient notamment d'une population dont l'extérieur n'avait déjà plus aucun trait de ressemblance avec celui des Allemands.
Mais, si j'avais encore eu le moindre doute sur ce point, toute hésitation aurait été définitivement levée par l'attitude d'une partie des Juifs eux-mêmes.
Un grand mouvement qui s'était dessiné parmi eux et qui avait pris à Vienne une certaine ampleur, mettait en relief d'une façon particulièrement frappante le caractère ethnique de la juiverie : je veux dire le sionisme.
Il semblait bien, en vérité, qu'une minorité seulement de Juifs approuvait la position ainsi prise, tandis que la majorité la condamnait et en rejetait le principe. Mais, en y regardant de plus près, cette apparence s'évanouissait et n'était plus qu'un brouillard de mauvaises raisons inventées pour les besoins de la cause, pour ne pas dire des mensonges. Ceux qu'on appelait Juifs libéraux ne désavouaient pas,
en effet, les Juifs sionistes comme n'étant pas leurs frères de race, mais seulement parce qu'ils confessaient publiquement leur judaïsme, avec un manque de sens pratique qui pouvait même être dangereux.
Cela ne changeait rien à la solidarité qui les unissait tous. Ce combat fictif entre Juifs sionistes et Juifs libéraux me dégoûta bientôt ; il ne répondait à rien de réel, était donc un pur mensonge et cette supercherie était indigne de la noblesse et de la propreté morales dont se targuait sans cesse ce peuple.
D'ailleurs la propreté, morale ou autre, de ce peuple était quelque chose de bien particulier. Qu'ils n'eussent pour l'eau que très peu de goût, c'est ce dont on pouvait se rendre compte en les regardant et même, malheureusement, très souvent en fermant les yeux. Il m'arriva plus tard d'avoir des hauts-le-coeur en sentant l'odeur de ces porteurs de kaftans. En outre, leurs vêtements étaient malpropres et leur extérieur fort peu héroïque.
Tous ces détails n'étaient déjà guère attrayants ; mais c'était de la répugnance quand on découvrait subitement sous leur crasse la saleté morale du peuple élu.
Ce qui me donna bientôt le plus à réfléchir, ce fut le genre d'activité des Juifs dans certains domaines, dont j'arrivai peu à peu à pénétrer le mystère.
Car, était-il une saleté quelconque, une infamie sous quelque forme que ce fût, surtout dans la vie sociale, à laquelle un Juif au moins n'avait pas participé ?
Sitôt qu'on portait le scalpel dans un abcès de cette sorte, on découvrait, comme un ver dans un corps en putréfaction, un petit youtre tout ébloui par cette lumière subite.
Les faits à la charge de la juiverie s'accumulèrent à mes yeux quand j'observai son activité dans la presse, en art, en littérature et au théâtre. Les propos pleins d'onction et les serments ne servirent plus alors à grand'chose ; ils n'eurent même plus d'effet. Il suffisait déjà de regarder une colonne de spectacles, d'étudier les noms des auteurs de ces épouvantables fabrications pour le cinéma et le théâtre en faveur desquelles les af6ches faisaient de la réclame, et l'on se sentait devenir pour longtemps l'adversaire impitoyable des Juifs. C'était une peste, une peste morale, pire que la peste noire de jadis, qui, en ces endroits, infectait
le peuple. Et en quelles doses massives ce poison était-il fabriqué et répandu ! Naturellement, plus le niveau moral et intellectuel des fabricants de ces œuvres artistiques est bas, plus inépuisable est leur fécondité, jusqu'à ce qu'un de ces gaillards arrive à lancer, comme le ferait une machine de jet, ses ordures su visage de l'humanité.
Que l'on considère encore que leur nombre est sans limite ; que l'on considère que, pour un seul Goethe, la nature infeste facilement leurs contemporains de dix mille de ces barbouilleurs, qui dès lors agissent comme les pires des bacilles et empoisonnent les âmes.
Il était épouvantable de penser, mais on ne pouvait se faire d'illusion sur ce point, que le Juif semblait avoir été spécialement destiné par la nature à jouer ce rôle honteux.
Etait-ce en cela qu'il était le peuple élu ?
J'entrepris alors d'examiner soigneusement les noms de tous les fabricants des productions malpropres que révélait la vie artistique. Le résultat de cette enquête fut de plus en plus défavorable à l'attitude que j'avais observée jusqu'alors à l'égard des Juifs. Le sentiment avait beau se cabrer, la raison n'en tirait pas moins ses conclusions.
Le fait est que les neuf dixièmes de toutes les ordures littéraires, du chiqué dans les arts, des stupidités théâtrales doivent être portés su débit d'un peuple qui représente à peine le centième de la population du pays. Il n'y a pas à le nier ; c'est ainsi.
Je me mis à examiner au même point de vue ma chère « presse mondiale ».
Plus je lançais la sonde profondément, plus diminuait le prestige qu'avait eu à mes yeux l'objet de mon ancienne admiration. Le style était toujours plus insupportable ; et il me fallait rejeter les idées, aussi superficielles que plates ; l'impartialité des exposés me paraissait maintenant plutôt mensonge que vérité : les collaborateurs étaient des Juifs.
Mille détails, que j'avais auparavant à peine remarqués, attirèrent mon attention et me parurent dignes d'être notés ; par contre, je commençai à saisir et à comprendre la portée de certains autres qui m'avaient déjà donné à penser autrefois.
Je voyais maintenant sous un autre aspect les opinions libérales de cette presse ; la distinction de son ton quand elle répondait aux attaques de ses adversaires ou son silence
de mort à leur endroit se révélaient à moi comme des trucs aussi malins que méprisables ; ses critiques théâtrales élogieuses n'étaient jamais que pour les Juifs et jamais elle ne dénigrait d'autres que des Allemands. Les coups d'épingle sournois qu'elle portait à Guillaume II étaient si répétés qu'ils trahissaient un système ; de même les éloges prodigués à la culture et à la civilisation françaises ; le poncif des feuilletons dégénérait en pornographie et la langue de ces journaux avait, à mon oreille, un accent d'étranger ; mais l'inspiration générale des articles était si visiblement défavorable aux Allemands qu'il fallait que cela fût voulu.
Qui avait donc intérêt à cette façon de faire ?
Etait-ce seulement l'effet du hasard ? Je devins peu à peu perplexe.
Mais mon évolution fut hâtée par l'observation de toute une série d'autres phénomènes. Je veux parler de la conception qu'une grande partie des Juifs se fait des mœurs et de la morale et qu'elle met ouvertement en pratique.
A ce point de vue, la rue me donna des leçons de choses qui me furent souvent pénibles.
Le rôle que jouent les Juifs dans la prostitution et surtout dans la traite des blanches pouvait être étudié à Vienne plus aisément que dans toute autre ville de l'Europe occidentale, exception faite peut-être pour les ports du sud de la France. Quand on parcourait le soir les rues et ruelles de la Leopoldstadt, on était à chaque pas, qu'on le voulût ou non, témoin de scènes qui restèrent ignorées de la majorité du peuple allemand jusqu'à ce que la guerre eût fourni aux soldats combattant sur le front oriental l'occasion d'en voir ou plus exactement d'être forcés d'en voir de pareilles.
La première fois que je constatais que c'était le Juif impassible et sans vergogne qui dirigeait de la sorte, avec une expérience consommée, cette exploitation révoltante du vice dans la lie de la grande ville, un léger frisson me courut dans le dos. Puis la fureur s'empara de moi.
Maintenant, je n'avais plus peur d'élucider la question juive. Oui, je me donnerais cette tâche ! Mais tandis que j'apprenais à traquer le Juif dans toutes les manifestations de la vie civilisée et dans la pratique des différents arts, je me heurtai tout d'un coup à lui en un lieu où je ne m'attendais pas à le rencontrer.
Lorsque je découvris que le Juif était le chef de la Social-