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ce n'est pas "à la lippe indolente" mais "à la lippe zinzolin". ne serait-ce que pour la rime avec "aquilin"..
Par Anonyme, le 20.11.2025

elle est super belle rayonnante dans une telle tenue meri anonyme ! http://photoco smos.centerblo g.net
Par photocosmos, le 20.11.2025

une anecdote intéressante sur la résistance individuelle des français face au nazisme. comm e quoi il est enc
Par Anonyme, le 20.11.2025

j'aime bien cette mentalité
Par Anonyme, le 19.11.2025

c'est horrible ! http://photoco smos.centerblo g.net
Par photocosmos, le 18.11.2025

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Date de création : 20.01.2011
Dernière mise à jour : 20.11.2025
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Les béguines : femmes libres du Moyen Âge

Publié le 06/02/2022 à 20:04 par photocosmos

Les béguines : femmes libres du Moyen Âge

Regroupées en petites communautés, ces pionnières travaillent, étudient, s’entraident en toute indépendance du joug des hommes. Une révolution !

Paris, 1310. En plein cœur du quartier du Marais vit une communauté pas comme les autres. Derrière de hauts murs de pierre, 400 femmes sont installées dans de petites maisons individuelles, au milieu desquelles trône une chapelle. Ici, elles travaillent, prient, s’entraident. Sans aucun homme à l’horizon. Veuves ou célibataires, elles ont préféré vivre leur engagement religieux en dehors d’un couvent, en toute liberté. Bienvenue chez les béguines !

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Des communautés mi-religieuses, mi-laïques

Cette communauté, révolutionnaire pour l’époque, est née à la fin du XIIe siècle. Dans la société féodale, les femmes sont soumises à l’autorité patriarcale et n’ont pour options que le mariage ou entrer dans les ordres. Mais voilà que les croisades envoient les hommes au loin. Quant aux couvents, ils manquent de places et exigent une dot. Que vont devenir toutes ces condamnées au célibat ? Elles vont unir leurs forces ! C’est ainsi que naissent les béguinages, ces communautés mi-religieuses, mi-laïques.

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Le premier béguinage est fondé à Liège en 1173 et, le deuxième peu après, à Oignies (Pas-de-Calais) autour de la pieuse Marie d’Oignies. Ces béguines – l’étymologie du mot reste incertaine – partagent l’idéal de pauvreté évangélique des ordres mendiants, qui fleurissent au même moment dans une Europe très pieuse, mais ne prononcent pas de voœux. « Elles avaient une façon exceptionnelle de pratiquer leur religion. En toute liberté. Et elles prêchaient ! Elles traduisaient, en français commun, la Bible et d’autres textes religieux. Elles les enseignaient dans leur école. Ce qui était exceptionnel pour des laïques. Et encore plus pour des femmes », expliquait en 2017 dans une interview la journaliste Aline Kiener, autrice de La Nuit des béguines.

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Près d’un million de béguines en Europe au début du XIVe siècle

Le modèle va essaimer dans toute l’Europe au siècle suivant. Une lettre du pape Jean XXII de 1321 évoque 200 000 béguines vivant dans la seule Allemagne occidentale. Au plus fort de leur rayonnement, au début du XIVe siècle, elles auraient été près d’un million en Europe. En France, Saint Louis, de retour de croisade en 1264, les prend sous son aile. Il leur offre un terrain, en plein cœur de Paris, hors de toute seigneurie et donc hors de toute domination. Ce grand béguinage de Paris devient « une place forte, sans les voix viriles du casernement. Une citadelle pour les femmes, pas une prison », écrit Aline Kiner.

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Ni soumises à une autorité masculine ni à celle de l’Eglise

Entre ces murs, les béguines, libres d’aller dans la ville, vivent en totale autonomie. Si elles exercent la charité chrétienne, elles ont aussi le droit de travailler. Elles créent parfois des hôpitaux et se font infirmières, ouvrent souvent un petit atelier de poterie, de tissage, de draperie ou de fabrication de bougies. Ces communautés élisent une « grande dame » qui dirige le béguinage pour quelques années, tandis que les décisions sont prises lors de grandes réunions aux allures d’assemblée générale. Un exercice démocratique très rare pour l’époque ! « Ces femmes avaient acquis en plein Moyen Age une indépendance presque totale, résumait Aline Kiner dans une interview. Elles n’étaient pas mariées, pas soumises à une autorité masculine ni à celle de l’Eglise. Elles pouvaient travailler, gérer leurs biens, les transmettre à leurs compagnes de béguinage. Une liberté que les femmes ont perdue ensuite pendant très longtemps. » Bien avant que ces concepts soient à la mode, les béguines sont l’incarnation même de la sororité et de la solidarité.

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Preuves de leur affirmation, certaines grandes figures du mouvement n’hésitent pas à prendre la plume, fait rarissime pour les femmes à l’époque. Inspirées, souvent mystiques, en proie à des questionnements métaphysiques, elles osent même écrire en langues vernaculaires – alors que le latin est la seule langue reconnue. Sacrilège !

 

Sans surprise, ces femmes libres dérangent. Surtout l’Eglise, qui après les avoir acceptées, va couper court à leur émancipation. Leur piété vécue loin de toute autorité ecclésiastique ainsi que leur idéal de pauvreté les rend suspectes. On craint qu’elles ne détournent les moines – avec qui elles partagent souvent des prières — du droit chemin et de leur vœu de chasteté. En 1244, l’archevêque de Mayence impose aux béguinages de ne pas accepter de membres de moins de 40 ans pour « prévenir l’abus que les plus jeunes d’entre les béguines faisaient de leur liberté ». Certaines vont payer de leur vie leur indépendance. Créée en 1231, l’Inquisition condamne au bûcher des personnalités, comme Lutgarde de Trèves en 1231, Aleydis de Cambrai en 1236 et Marguerite Porete en 1310. L’année suivante, le concile de Vienne classe le mouvement béguinal comme hérétique.

 

La dynamique est brisée ; nombre de communautés doivent fermer leurs portes et voient leurs biens confisqués. A Paris, le béguinage royal est fermé en novembre 1317. Il rouvrira quelque temps plus tard, avec des règles bien plus rigides, avant de tomber en ruine vers 1470. Partout, les communautés libres se transforment en enceintes fermées au règlement strict ou disparaissent.

La dernière béguine s’éteint en… 2013

Seules les béguines des Pays-Bas et de Belgique, protégées par deux bulles papales – la première de Jean XXII en 1319 pour la province du Brabant et la seconde de Clément VI en 1343 pour la Hollande – vont survivre à ces persécutions, en renonçant à un certain radicalisme et en acceptant de se rapprocher de l’Eglise. Adieu l’indépendance, les béguines sont rentrées dans le rang ! A la fin du XIXe siècle, elles sont encore 600 en Belgique. La dernière d’entre elles s’est éteinte un siècle plus tard, le 14 avril 2013, à Courtrai, refermant pour de bon l’histoire de ces femmes libres avant l’heure.

merci A Marion Guyonvarch