INDE

la vie de tous les jours a calcutta

Donc ça y est, nous y sommes… Nous avons franchi les portes de l’Inde. Maintenant que nous sommes avec Sid, nous apprenons doucement a appréhender ce pays si différent du notre.

Nous avons décidé de ne rester que quelques jours à Kolkata, puis nous rejoindrons bientôt l’ONG avec laquelle nous voulons travailler. Il faut donc vite que nous achetons des billets de train. Vous partez quand de Calcutta ? On sait pas, dans environ trois jours… Quoi ? Impossible ? Sid nous explique que Kolkata est l’une des villes les plus convoitées pour fêter Dussehra (dont je parle dans le précédent article). La moitié de l’Inde est ici, et les festivités touchant à leur fin, tout le monde rentre chez soi : les trains sont pleins ; impossible d’acheter un billet en gare. Heureusement, le père de Sid a des contacts : dans l’heure qui suit, ce dernier appelle un ami qui va tout faire pour nous trouver des places. C’est un peu plus cher, c’est de la dernière minute, c’est un service privé. Mais on prends. Problème : nous avons deux places, mais pas dans la même classe (il y en a beaucoup beaucoup dans les trains indiens, six ou sept je crois), soit pas dans le même wagon… Nous verrons bien !

Maintenant, découvrons un peu Calcutta de jour. Les odeurs sont les mêmes, et le bruit des klaxons est toujours là. En fait, on ne klaxonne pas par mécontentement. On klaxonne pour avertir que l’on double, que l’on est là… ou juste parce que ça fait bien de klaxonner. Tout ça est bien amusant, bien que prise de tête. L’anarchie règne dans ces rues. Sur les trottoirs, aucun piéton, juste des fils électriques qui pendent. Si tu veux marcher, va sur la route, c’est mieux, et quand ça klaxonne, décale toi. Pour traverser, regarde d’abord à droite : on roule à gauche ici… enfin quoi que, plus souvent au milieu de la route en fait.

Heureusement, il y a quelques rues un peu plus calmes

Taxis jaunes, structures bleues et blanches, saris roses, bleus, bâtiments rouges, bus avec des peintures multicolores, statues restantes de Dussehra à paillettes, béton gris, barreaux aux fenêtre ocres, gobelets en plastiques violets, scooters oranges…

On en prend plein les sens de partout.

Un petit pont bleu et blanc. La couleur bleue et blanche est présente partout ici, ce à cause de raisons politiques.

Vous avez faim ? Un peu oui. Ok, je vais vous faire goûter ce que mangent les gens ici. Essayons la nourriture de rue / Street Food. Quel délice ! Dans la rue, plusieurs stands sont alignés. L’un propose du dal, un autre du riz soufflé ou encore de la salade de pommes de terre. Sid commande pour nous et demande des en-cas « sans épices »… croyez moi, pour eux ce n’est rien, mais pour des occidentaux, c’est déjà du haut niveau ! Dans une feuille de journal pliée, nous dégustons du riz soufflé avec je ne sais quoi dedans. Dans des assiettes découpées dans des cartons trouvés je ne sais où, nous savourons ces pois chiches. Miam ! Dans un petit gobelet en terre cuite (entre nous, c’était un pot de fleurs…), nous buvons une étrange liqueur très sucrée à la rose, pour apaiser le feu qui persiste dans notre bouche. En dessert, nous goûtons quelques sucreries typiques, sans vraiment savoir de qui il s’agit. C’est très sucré et très mielleux. Maintenant, prions pour ne pas tomber malade.

Tout va bien le lendemain matin, pas de maux de ventres, pas de maux de têtes. Rien. Parfait, allons nous balader. Tu nous conseilles d’aller au marché ? Le New Market ? Ok. On fait comment pour y aller ? Ok.

Nous prenons le métro. La seule différence avec le métro parisien est que l’on passe un jeton pour passer les portillons… J’ai l’impression de présenter un jeton pour la fête foraine. Sinon, il est aussi bondé ; la proximité avec les autres passagers est identique. Personne ne te touche ? Non. Ok. Tiens toi à mon bras et le lâche pas. Ok. Pas question de se perdre ici. On descends là ? Non pas encore.. C’est quoi la station déjà ? Esplanade. Ah, c’est là.

A la sortie du métro, il faut trouver le marché. Bon, ben on a qu’à avancer par là, on verra bien. Ah tiens, on dirait que c’est ça. On descend les marches ? ok. « Mam’ drrress drrress, beautiful tings, want someting ? ». A peine entrés dans la halle, plusieurs marchands se ruent sur nous pour nous vendre leurs articles. Sortons vite, c’est trop oppressant. Essayons un autre endroit du marché. Ah là c’est sympa. On passe d’une ruelle à l’autre, on observe les objets, on achète quelques babioles pour offrir. Maintenant il est temps de rentrer. On passe par où ? Par là ok. Oh mon dieu quelle odeur ! Nous venons d’atterrir dans l’abattoir du marché. Les chats errants ont l’habitude de se retrouver ici. Ça sent le sang de poulet. Des plumes volent encore à travers cette grande salle. Je retiens ma respiration et regarde le sol. Vite vite. Ah ! Les épices !

Une partie du New Market

Après cette escapade, nous rentrons. Nous mangeons. Nous sortons. C’est notre dernier soir. Une petite bière n’est pas de refus. Pas si petite au final. Johanes, Sid, un ami de Sid et moi passons un bon moment dans un petit bar de Calcutta. Nous discutons de tout et de rien, racontons à quel point la vie est différente entre ici et en France. Nous en apprenons un peu plus sur certaines politiques en Inde, sur certains rituels, sur certaines mœurs. Ce pays nous passionne déjà.

Ce soir, les gens chargent sur des camions les grandes statues spécialement créées pour Dussehra. Ils vont les jeter dans le fleuve. La terre retourne à la terre.

La photo n’est pas de bonne qualité, j’ai essayé de faire ça discrètement et rapidement pour ne pas être repérée… sorry…

Demain, nous prenons donc le train pour Delhi, puis à la gare de Delhi, nous espérons trouver un moyen de partir en suivant pour DehraDun. Plus d’une journée de transports nous attend, mais ça, nous ne le réalisons pas encore.

merci pour les écrits a emma vallet