ART DE VIVRE

Je ne porte jamais de sous-vêtements (caleçons, slips ou autre), sauf éventuellement pour une visite chez le docteur, par correction.

C'est une habitude que j'ai pris tout petit, en famille, habitude qui se perd en France, mais perdure dans les pays anglo-saxons.

Mon père, venait d’un village très rural de l’ouest de la France, était d’une famille où la pratique de mettre les culottes directement sans rien dessous était habituelle. Dans les années 30 de son enfance, ce n'est pas hier, j'ai moi-même 68 ans, l’usage de sous-vêtements, pour les adultes, et pour les enfants, était loin d’être généralisé, surtout dans les campagnes. Il ne s’en cachait pas, enfant il n'en avait pas, et l’été, devenu adulte et père, en short, il ne mettait jamais de slip. Il se sentait mieux comme ça.

D’où cette habitude, certainement surprenante pour la France d’aujourd’hui, qui s'est maintenue alors dans notre famille.

Ma mère, de son coté, était de l'est de la France et avait travaillé, jeune, comme frontalière du côté de Bâle où les culottes courtes tyroliennes et les knickers en cuir, dans l’Allemagne voisine, étaient très communes dans la vie de tous les jours pour les gamins mais aussi les adultes jusqu’à la fin des années soixante-dix. A partir de là, comme beaucoup de mères Allemandes, elle avait trouvé ces culottes courtes inusables très pratiques pour ses garçons. J'en ai porté régulièrement à l’école primaire, puis à la maison et pendant les vacances jusqu'à mes 16 ans passés, et adulte, je m'en suis racheté.

Enfin , ma mère savait qu' alors , beaucoup en été portaient habituellement ces culottes courtes de cuir directement comme ça sans rien dessous. Je l'ai entendue le dire plus d'une fois . Effectivement, l’absence de sous-vêtement, dans la Germanie de l’après-guerre devait encore être relativement répandue.

D'ailleurs, les coutures de ces culottes étaient tournées vers l’extérieur, évitant ainsi les aspérités à l’intérieur, ce n’était peut-être pas un hasard.

Comme mon père, maman était favorable à l’absence de sous-vêtements. Plus d'aération, plus de liberté de mouvements, accessoirement un peu moins de linge à laver. Dès Pâques nous n'avions plus de maillots de corps, et sauf pour aller à l'école primaire, où il fallait éviter d'avoir le petit matériel apparent à l'entrejambe des culottes courtes, la plus part du temps pour rester à la maison ou en vacances, petits, mon frère et moi, n'avions jamais de slip.

A peine plus vieux, à l'age du collège et du lycée, j' en ai mis de de moins en moins pour aller en classe, sauf les jours de gym.

En ce qui concerne les jeans, j'ai commencé à ne rien mettre dessous le jour où j'ai eu mon tout premier . Pour ce qui est des pantalons, j'ai toujours eu, avant l'âge de 13 ans, des pantalons de velours. C'était seulement pour l'hiver, car la plupart du temps, les 3/4 de l'année, de mars à novembre, je portais des culottes courtes, surtout mes shorts tyroliens, et plus tard, au lycée, des culottes courtes en tergal ou en flanelle, jusqu'en première.

Un jour, après l'école, maman m'a emmené après l'école pour la première fois dans un magasin pour m'acheter un jean. Avant, elle achetait toute seule mes culottes, courtes ou longues, sans que je les essaye. Au bout d'un moment, j' ai trouvé un jean qui m'allait bien, et elle était d'accord. Il s'agissait d'un jean solide et lourd, parfait pour l'hiver, robuste, mais rugueux, rêche aussi à l'intérieur.

Ce jour là j'avais mis un slip, mais maman voulait que je puisse également porter ce jean directement sans rien dessous, comme je le faisais de plus en plus souvent maintenant les jours d'école. Elle craignait que parce qu'il était trop rugueux à l'intérieur, je le mettrai moins et le laisserai dans l'armoire, préférant mon ancienne culotte de velours beaucoup plus douce à l'intérieur. Alors, elle m'a fait essayer à nouveau ce jean dans la cabine du magasin, mais après avoir enlevé mon slip, pour être sûre que c'était bon pour moi aussi de cette façon.

J'ai instantanément aimé le contact du denim qui était nouveau pour moi et j'ai tout de suite préféré mettre ce jean sans rien dessous plutôt qu'avec un slip. Les quelques fois où j' en mettais un , je me sentais engoncé, pas à l'aise.

Depuis ce jour, j'ai toujours essayé les jeans et les shorts directement comme ça, car c'est ainsi que je les porte .

Ayant toujours trouvé cela confortable et libérant, jusqu’ à ce jour, j’ai suivi cette habitude transmise par mes parents de ne rien mettre dessous lorsque je suis en jeans, ou en shorts. Idem pour les pantalons plus habillés, il suffit de les prendre d'une couleur sombre, rien ne se remarque.

Et je suis franchement étonné des commentaires de certains qui en arrivent à croire que c'est dangereux de ne pas avoir de sous-vêtements: Comment les gens faisaient ils dans le temps, à l'époque où ceux-ci étaient au mieux rares et le plus souvent inexistants?

Et pour ce qui est d'avoir honte, je ne comprends franchement pas; chacun fait ce qu'il veut, s'habille comme il veut du moment que rien ne se voit

Les slips, boxers et autres caleçons sont devenus comme le reste, soit disant indispensables, ceci par la magie du marketing. Il ne faut pas hésiter à s'en passer si on en a un désir secret inavoué, puisqu'on en est là, c'est très libérant. Vrai pour les filles et pour les garçons.