PARIS DES PETITES RUES

Moins de voitures, plus de verdure…

“La plus belle avenue du monde” va être remise à neuf. Pour son retour à Paris après son revers cinglant à la présidentielle, la maire PS avait rendez-vous ce mercredi matin au Théâtre du Rond-Point pour lever le rideau sur le projet de réaménagement des Champs-Élysées. Baptisé “Réenchanter les Champs-Élysées'', le projet est orchestré en partenariat avec le Comité Champs-Élysées, regroupant 180 acteurs et présidé par Marc-Antoine Jamet, élu socialiste et secrétaire général de LVMH (actionnaire de Challenges). 

Alors que les Champs-Élysées ont connu des années difficiles, marquées par la pandémie de Covid-19 et les manifestations des Gilets jaunes, la Ville et le Comité veulent redorer le blason de la plus célèbre des rues parisiennes. Si les touristes internationaux commencent à faire leur retour sur les Champs, l’avenue connaît un désamour persistant de la part des Parisiens, qui ne représentent que 5% des visiteurs. Pour faire revenir les habitants, le projet de rénovation est scindé en deux parties: des “travaux d’embellissement” de l’avenue, qui doivent démarrer dès la fin du mois de mai, puis des travaux de plus grandes ampleurs après les Jeux Olympiques de 2024.

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Fidèle à sa doctrine, Anne Hidalgo assume: “Face au réchauffement climatique, il faut continuer à réduire le trafic automobile et à planter des arbres”. Un bon résumé de la première partie du projet, à commencer par ce qui pourrait faire le plus parler: la transformation de Place de l’Étoile. Anne Hidalgo veut y réduire le nombre de files de voiture, passant à 8 contre 12 aujourd’hui, permettant l’élargissement de l'anneau piéton autour de l’Arc de Triomphe. 

"C'est un rétrécissement de la place de la voiture, je préfère être claire. Parce que c'est comme ça qu'on doit envisager la ville de demain", a ajouté la maire de Paris. Pour l'instant, une réduction du nombre de voies sur l'avenue en elle-même n'est pas à l'ordre du jour même si des négociations sont en cours. Pas certain que cela soit au goût des automobilistes ou de la préfecture de Paris.

En haut de l'avenue, la maire de Paris promet également de faire réparer les trottoirs et le mobilier urbain, vieillissant par endroit, et de végétaliser les pieds des 400 arbres des "Champs". Le designer Rémy Fischer s’est vu confier l'harmonisation de la vingtaine de terrasses. Pour la partie basse des Champs-Élysées, le projet prévoit la plantation d’une centaine d'arbres supplémentaires, l'ouverture de plusieurs hectares de jardins et la piétonnisation de plusieurs petites rues "qui se transformeront en promenade", promet la maire de Paris. 

Des travaux qui devraient coûter aux alentours de 30 millions d’euros, dont 6 millions apportés par la société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) et qui devraient être bouclés avant le début des JO de Paris. La seconde étape du projet, encore vague, pourrait coûter beaucoup plus cher.

“Ça se comptera en dizaines de millions d’euros, voire plus”, estime Emmanuel Grégoire, premier adjoint à la Ville. La deuxième partie du réaménagement des Champs-Élysées devrait être d’une toute autre dimension, même ses contours restent encore très flous. Confiée au cabinet PCA-STREAM, l’étude du projet allant de la place de l’Étoile à celle de la Concorde sera financée par le Comité Champs-Élysées et ses membres. Pour l’instant, personne n’ose se prononcer sur le coût total d’un tel réaménagement, estimé il y a quelques mois à 200 millions d’euros, ou si les membres du Comité participent au financement ou non de ce dernier. 

Piétonniser la place de la Concorde, des aires de jeux pour enfants, un parcours sportif, lutter contre les îlots de chaleur... De nombreuses hypothèses se dessinent pour tenter de faire revenir les Parisiens dans cette avenue qu'ils ont désertée ces dernières années.