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bonjour pour l'ensemble de mes anciens camarades de classes année 56 61et 62. ecole ceg chazot, de
Par Anonyme, le 03.09.2025
c'est caïman pareil hi hi
Par Anonyme, le 28.08.2025
le vais devoir visiter aussi ,j'aime la vie de pierre loti aussi si j'aime je me dois d'en savoir plus ! http:
Par photocosmos, le 26.08.2025
ah ah le poullailer ,hop a la mer espérons que les poules furent sauvées ! http://photoco smos.centerblo g.net
Par photocosmos, le 25.08.2025
ah je te comprend ,quand on est bien a quelque part ,on a envie d'y vivre toute notre vie ! belle continuation
Par photocosmos, le 25.08.2025
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Date de création : 20.01.2011
Dernière mise à jour :
10.09.2025
49110 articles
Sarah Bernhardt était si bonne sculptrice que Rodin la jalousait
«Ils croient qu'elle était une actrice de son époque. […] Ils ne devinent donc pas que si elle revenait, elle serait de leur époque»: c'est ainsi que dans ses mémoires Sacha Guitry résume en une phrase la formidable avant-gardiste qu'a été, en bien des domaines, Sarah Bernhardt. Pour elle, Jean Cocteau a inventé l'expression de «monstre sacré». Quelques musées célèbrent cette année le centenaire de la mort de l'actrice Sarah Bernhardt, qui s'est éteinte le 26 mars 1923 à l'âge de 78 ans. Un âge estimé, bien entendu, puisque la «Divine», comme la surnommait Victor Hugo, avait comme toute diva qui se respecte falsifié son certificat de baptême.
Pas moins de quatre chars ont été nécessaires pour porter les fleurs reçues en hommage depuis les cinq continents: des funérailles dignes de Cléopâtre pour la «Française la plus connue après Jeanne d'Arc». La presse estime que ses admirateurs ont alors été entre 600.000 et un million à se presser dans les rues de Paris pour un dernier adieu.
Sarah brûlait les planches partout sur la planète (elle ne jouait pourtant qu'en français) mais ça n'était pas là son seul talent. Les visiteurs du musée Carnavalet à Paris font-ils le lien entre l'autrice de cette nature morte aux pêches et l'actrice qui a provoqué les premières paparazzades? À Washington, ceux qui admirent la minutie d'Après la tempête, un groupe de marbre banc au sujet poignant (une grand-mère portant le corps de son petit-fils noyé) exposé au National Museum of Women savent-ils que sa sculptrice et l'artiste qui donna plus de 250 représentations dans le pays entre 1880 et 1881 ne font qu'une?
Il y a peu de chances. Il semblerait que le travail de sape de ses contemporains ait porté ses fruits.
Dès le XIXe siècle, son nom était familier du monde entier, qui se presse pour l'acclamer lors de triomphales tournées sur les cinq continents. En soixante années de carrière, la Bernhardt a peut-être plus marqué le reste du monde que ses compatriotes: elle qui est née sous le règne de Louis-Philippe se voit consacrer par le Hollywood Walk of Fame une étoile en 1960 (seules cinq Françaises peuvent se vanter d'en avoir une), presque quarante ans après sa disparition. Andy Warhol participe même à en faire une icône pop et LGBT+ en 1980 en l'incluant dans sa série de Dix portraits de juifs du XXe siècle.
Portrait de Sarah Bernhardt par Warhol, 1980. | Capture d'écran ARTE Cinema via YouTube
Les témoignages de ceux qui l'ont côtoyée brossent le portrait d'une femme intrépide, fantasque, affabulatrice, d'une vitalité hors norme en dépit de sérieux problèmes de santé (au cours de sa vie, on lui enlèvera un rein, un poumon, une jambe… ce qui ne la freinera pas plus dans ses ambitions que dans ses pérégrinations). Tous évoquent la frénésie d'activités dans lesquelles Sarah se jette à corps perdu: une artiste complète et affranchie, qui dessine des costumes et des décors de scène, écrit et peint (une passion qu'elle partageait avec Louise Abbéma, qui sera longtemps sa compagne). Et encore plus étonnant: elle sculpte. Une passion dont elle ne se lassera jamais. Au fil des décennies, ses œuvres évolueront du sujet plutôt académique à la quasi-abstraction.
Il ne s'agit pas d'un hobby: à 25 ans, sa carrière d'actrice bien lancée, elle décide d'étudier sérieusement la discipline. Après avoir appris le modelage et suivi des cours auprès de la célèbre Académie Julian, elle réalise des œuvres de bronze avant de s'attaquer à l'art délicat (et très physique) de la sculpture par extraction sur du marbre.
Mais la communauté artistique «reconnue» apprécie peu que cette diva vienne empiéter sur ses plates-bandes. Dans ses mémoires, Sarah évoque la critique acerbe de l'auteur et critique Jules Clarétie devant Après la tempête: trouvant le travail «très intéressant», il écrit qu'en aucun cas celui-ci aurait pu être réalisé par la Bernhardt en personne. Sarah exige et obtient des excuses, mais le mal est fait et la rumeur tenace. Rodin, grand misogyne devant l'éternel, enfonce le clou deux ans plus tard, en 1878, face à une autre œuvre de Sarah: «Saloperie que cette sculpture!»
Un critique juge le travail «très intéressant» et affirme qu'en aucun cas celui-ci aurait pu être réalisé par la Bernhardt en personne. Après la tempête, Museum of Women in Arts, Washington D.C. | Capture d'écran ARTE Cinema via YouTube
La malveillance de la critique fera bondir Émile Zola, qui prend la défense de l'artiste: «Comme c'est drôle! Non contents de la trouver maigre, ou de la déclarer folle, ils veulent réguler ses activités quotidiennes… Qu'une loi soit votée immédiatement pour empêcher l'accumulation de talents!»
On accuse principalement Sarah Bernhardt d'utiliser la sculpture pour accroître sa popularité. Car elle ne se contente pas d'être «la meilleure actrice de tous les temps», comme certains l'ont affirmé, mais développe un sens de la publicité alors inédit (elle est à l'initiative des premières paparazzades, souvent avec sa complicité) doublé d'un goût pour l'innovation peu commun –surtout pour une femme.
De quoi chatouiller la bien-pensance, ce qui constitue son sport favori.
La presse internationale caricature Sarah Bernhardt, ses cheveux fous, sa silhouette mince. À New York, le prix élevé des places de ses spectacles est critiqué par le magazine Chic. Caricature de Sarah Bernhardt, Chic, le 27 octobre 1880. | Art Institute de Chicago
Fille et nièce de courtisanes, Sarah apprend très jeune à user de ses charmes. Le duc de Morny, demi-frère de Napoléon III et protecteur de la mère de Sarah, la fait entrer au conservatoire. Elle n'y laisse pas un souvenir impérissable quand elle le quitte trois ans plus tard pour la Comédie-Française, puis le théâtre de l'Odéon (en 1870, pendant la Commune, elle le transforme en hôpital de fortune et y soigne le maréchal Foch).
Une série de pièces à succès font grandir sa célébrité. «Plutôt mourir que de ne pas devenir la plus grande actrice du monde», déclare-t-elle. Et pour ce faire, elle devine qu'il faut encore accentuer ces aspérités qu'on lui reproche.
On la juge trop maigre pour son époque? Elle se fait habiller par de futures grandes signatures de la couture, leur demandant de souligner sa taille menue. Ses cheveux presque crépus lui valent le surnom de «Négresse blonde»? Elle les porte lâchés, refuse de les lisser et fait peindre son portrait le visage auréolé d'une cascade de boucles folles.
Politiquement engagée, elle prend ouvertement la défense de l'anarchiste Louise Michel après la Commune de Paris, et se dit farouchement opposée à la peine de mort. Puis elle se rallie à l'indignation de Zola quand éclate l'affaire Dreyfus en 1894. «Je suis une fille de la grande race juive, et mon langage un peu rude se ressent de nos pérégrinations forcées», rétorque-t-elle quand on lui reproche des origines «douteuses». Sarah Bernhardt aime appuyer là où son époque a mal.
Il y a un point sur lequel ses détracteurs ne se trompent pas: pour Sarah, redoutable influenceuse avant l'heure, toute publicité est bonne à prendre. Elle s'entoure d'animaux exotiques dont Ali-Gaga, son infortuné alligator domestique qui meurt d'une overdose de lait et de champagne.
Le tout-Paris murmure qu'elle dort dans un cercueil pour s'entraîner à mourir? Elle se fait photographier dans le cercueil et fait fabriquer des cartes postales à partir du cliché. Son chapeau chauve-souris nourrit encore la réputation gothique de la tragédienne, comme le crâne que lui offre Victor Hugo, gravé d'un poème. Elle l'utilisera pour jouer Hamlet.
Sulfureuse Sarah! C'est Hugo qui lui ouvre les portes de la célébrité internationale. À l'Odéon, elle triomphe dans Ruy Blas en 1872. L'auteur est l'un de ses multiples amant·es, parmi lesquels Gambetta, Pierre Loti, Louise Abbéma ou le prince de Galles, futur roi Edouard VII (alias «dirty Bertie»).
Le succès que rencontre sa carrière de tragédienne ne la détourne pas de son autre vocation; en 1873, elle acquiert un atelier pour y peindre et y sculpter à l'envi. Et le fait savoir, en se faisant photographier en plein travail et vêtue d'un pantalon (scandale!).
Dans son atelier, à la fin du XIXe siècle, Sarah porte la culotte –au grand dam de ses contemporains. | Sarah Bernhardt via Wikimedia Commons
Sarah Bernhardt est une des premières égéries de marques: elle signe de juteux contrats pour vendre savons, crèmes de beauté ou produits de maquillage. Pour soigner son image, au sens littéral, elle embauche un jeune artiste inconnu, Alfons Mucha, futur chantre de l'Art nouveau, qui signe toutes les affiches de ses spectacles.
Un certain flair: Sarah embauche un jeune Alfons Mucha pour créer les affiches de ses spectacles. | Capture d'écran ARTE Cinema via YouTube
À l'occasion de l'Exposition universelle de 1878, elle fait un voyage en ballon –entreprise jugée dangereuse à l'époque et franchement scandaleuse de la part d'une femme. Elle consigne l'aventure en un petit ouvrage humoristique et frondeur, Dans les nuages, raconté du point de vue de la chaise sur laquelle elle était assise. La même année, elle sculpte le buste de marbre de sa maîtresse, la peintre Louise Abbéma, qui se trouve désormais dans la collection du musée d'Orsay. L'année suivante, elle expose ses œuvres à Londres: on y acclame son talent de sculptrice.
Les persifleurs ne parviennent pas à freiner l'ascension de la Bernhardt. Son nom, sa réputation se répandent comme une traînée de poudre. Au cours d'une de ses tournées à la fin du XIXe siècle, elle doit donner une représentation au Texas. Les tickets se sont tous arrachés et un cow-boy armé tient en joue le personnel de la billetterie pour pouvoir assister au spectacle. Il a parcouru des centaines de kilomètres à cheval pour venir la voir et ne repartira pas sans y parvenir.
Presque 150 ans plus tard, le nom de Sarah Bernhardt continue de faire vendre.
En 2017, la maison de ventes aux enchères britannique Sotheby's mettait en vente plusieurs œuvres de Sarah Bernhardt, dont une représentant Ophélie, la fiancée d'Hamlet (Sarah a joué les deux rôles au cours de sa carrière). Au moins deux autres versions de ce bas-relief sont connues: l'une a été offerte par l'actrice au Théâtre royal de Copenhague en 1881, une autre a été exposée à Chicago en 1893.
Le sujet est moins innocent qu'il y paraît: bien que censée être représentée à l'article de la mort, quelques instants avant sa noyade, Bernhardt sculpte Ophélie un sein dénudé et une expression d'extase sur le visage. Une allusion plutôt directe au plaisir féminin, énième provocation de la Divine, qui a trouvé preneur pour l'équivalent de 420.000 euros, soit environ six fois son estimation basse.
Sacha Guitry avait raison: quelle que soit l'époque, Sarah Bernhardt en est.
En 2020, l'un des cinq exemplaires de la sérigraphie de Warhol qui la représente (l'un d'entre eux fait partie de la collection de la Fondation Louis Vuitton) s'est envolé lors d'une vente aux enchères pour 600.000 dollars. Dans la salle, on aurait presque pu entendre résonner la devise de Sarah, de sa voix au vibrato unique: «Quand même!»