FAITS DIVERS

Les youtubeurs true crime n'ont maintenant plus le droit de faire des deepfakes d'enfants morts

Il y a des interdictions qu'on ne s'imaginait pas voir apparaître il y a encore quelques années, parce que personne ne pensait qu'elle seraient un jour nécessaires. C'est ce qui vient de se produire du côté de YouTube, qui vient officiellement de dire non à un type de vidéos apparu il n'y a pas si longtemps.

La plateforme de Google a en effet été contrainte de mettre à jour son règlement, où il est désormais spécifié qu'il n'est plus permis de redonner virtuellement vie à des enfants morts à l'aide d'une intelligence artificielle (IA), et d'utiliser ce matériel afin d'alimenter ses vidéos. Cette interdiction s'adresse tout particulièrement aux vidéastes spécialisés dans les contenus liés au true crime, précise Gizmodo.

Pour rendre leurs productions plus réalistes, certains de ces youtubeurs avaient en effet pris l'habitude de reconstituer la personnalité et la voix de mineurs ayant été assassinés, et de faire apparaître ces deepfakes dans leurs vidéos. Imaginez un peu Christophe Hondelatte utiliser une IA pour recréer le petit Grégory, afin de lui faire raconter son meurtre face caméra: le sentiment de gêne et d'horreur serait similaire.

listes, certains de ces youtubeurs avaient en effet pris l'habitude de reconstituer la personnalité et la voix de mineurs ayant été assassinés, et de faire apparaître ces deepfakes dans leurs vidéos. Imaginez un peu Christophe Hondelatte utiliser une IA pour recréer le petit Grégory, afin de lui faire raconter son meurtre face caméra: le sentiment de gêne et d'horreur serait similaire.

La fin de l'abjection

Certains des textes, également retranscrits par The Verge, font effectivement froid dans le dos. C'est ainsi que sur TikTok, également concernée jusqu'à ce que la plateforme prenne les choses en main, on a pu voir un bébé en images de synthèse prononcer la phrase suivante: «Mamie m'a mis dans un four chauffé à 230 degrés quand j'avais 20 mois.»

L'enfant en question a réellement existé: il s'agit de Royalty Marie Floyd, tuée par sa grand-mère en 2018 dans le Mississippi. Mais les créateurs de ces témoignages virtuels n'ont visiblement aucune empathie. «Suivez-moi pour que plus de personnes connaissent ma véritable histoire», poursuit le faux bébé.

Emboîtant laborieusement le pas à TikTok, YouTube a tardé à prononcer cette interdiction: les nouvelles conditions d'utilisation ne seront d'ailleurs appliquées qu'à partir du 16 janvier 2024, ce qui laisse encore quelques jours à ces youtubeurs true crime pour sévir...

Et ce, au grand dam des proches de certains défunts, comme Denise Fergus, dont le fils James Bulger fut enlevé et tué en 1993. Interrogée par le Daily Mirror en juillet 2023, elle qualifie de «dégoûtante» cette pratique consistant à «faire revenir un enfant à la vie»: «Cela a de quoi rendre plus que malade.» Effectivement.