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Une simulation affirme que la Terre pourrait un jour n'avoir qu'un seul supercontinent, mortel pour les humains

C'est une belle idée de vouloir «rapprocher les peuples», ça permettrait d'aller en train partout, mais ça pourrait aussi mal tourner. Comme le détaille un article du magazine Popular Mechanics, la tectonique des plaques pourrait créer quelques désagréments, comme l'extinction des mammifères (le coup dur…).

Une équipe de chercheurs des universités de Bristol (Angleterre), Leeds (Angleterre), Berne (Suisse) et Northwestern (Illinois, États-Unis) a publié dans la revue Nature Geoscience les conclusions de simulations menées sur ordinateur qui prédisent l'évolution des plaques continentales à long terme. Ces simulations ont permis de prévoir la formation d'un supercontinent qui pourrait avoir un impact désastreux sur le climat terrestre.

Les scientifiques estiment que cette grande réunification se produira dans 250 millions d'années. L'essentiel des terres émergées constitueront un seul et même continent, baptisé «Pangaea Proxima» ou «Pangaea Ultima» par le géologue et paléogéographe américain Christopher Scotese de l'université Northwestern. Voici à quoi pourrait ressembler cette «Pangée prochaine», telle qu'elle a été envisagée par le scientifique et son Paleomap Project.

Alimentée par la chaleur provenant du cœur de la Terre, la tectonique des plaques continue à déplacer les continents à la surface du globe. A quoi pourrait ressembler la Terre dans 250 millions d'années? À 1 seul supercontinent déjà appelé Pangaea

 

Ce n'est pourtant pas la première fois que nos continents s'éloignent et se retrouvent. Il y a eu d'autres épisodes marqués par une Pangée avant celle qui se dessine: trois selon certains, sept selon d'autres. Chacun de ces regroupements a eu des conséquences fâcheuses pour certaines espèces. Le dernier supercontinent n'a par exemple pas fait les affaires de certains insectes que l'on n'a jamais revus.

92% du territoire déconseillé aux mammifères

Mais l'agencement des continents pourrait cette fois-ci être fatal à notre équipe, les mammifères. Cette configuration développerait l'activité volcanique et ferait augmenter les niveaux de dioxyde de carbone (CO₂) dans l'atmosphère. Par ailleurs, on prévoit une hausse du rayonnement solaire d'environ 2,5% dans 250 millions d'années, parce qu'une mauvaise nouvelle n'arrive jamais seule.

Par conséquent, les conditions risquent d'être un peu hostiles pour notre espèce, dans le pire des cas, avec des températures globales moyennes de près de 35°C sur les terres émergées et 92% de ces dernières rendues inhabitables par les concentrations de CO₂. Les 8% restants habitables seraient des portions de côtes au nord (oui, il y a la Bretagne dans le lot) et dans une moindre mesure au sud.

Farnsworth, A., Lo, Y.T.E., Valdes, P.J. et al., «Climate extremes likely to drive land mammal extinction during next supercontinent assembly», Nature Geoscience 16, 901–908 (2023). | Licence Creative Commons Attribution CC BY 4.0

Les chercheurs ne minimisent pas la capacité d'adaptation de certaines créatures, mais une bascule climatique devrait se produire: les humains et plus largement les mammifères vont certainement laisser la place aux tardigrades (qui n'attendent que ça).

Il n'est pas question de se réjouir ici d'une extinction programmée, mais avouons que la perspective de se poser ce genre de questions dans 250 millions d'années est un brin optimiste. En se débrouillant bien, on pourrait trouver un moyen de mettre un terme à cette belle aventure bien avant cette échéance. Si notre espèce voit la prochaine Pangée, on pourra se dire: «Bien joué, on n'aurait vraiment pas misé là-dessus.»